Un gamin de treize ans avait soulevé d’enthousiasme les mélomanes massés dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou en filant les deux Concertos de Chopin, son immense, timbré, chantant, libre, qui ne pouvait être que d’un artiste revenu de tout, incroyable ! Continuer la lecture de Enfance
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Leçons de solitude
Monique Zanetti et Les Temps Présents ont bien eu raison d’aller piocher dans la première série de Leçons de ténèbres que Michel Lambert assembla entre 1662 et 1663, c’est la quintessence du « beau chant » du Grand Siècle qui y déploie ses mélismes Continuer la lecture de Leçons de solitude
Hommage
Sergei Rachmaninov et Fritz Kreisler gravèrent trois sonates, mariage étonnant où chacun fit assaut de style. Dmitry Sitkovetsky et Lukas Geniušas n’ont pas froid aux yeux, les voilà qui explicitement rendent hommage à leurs prédécesseurs en s’affrontant au même triptyque.
Inutile de comparer les anciens et les modernes, mieux vaut savourer la vivacité moqueuse de leur 8e Sonate où Beethoven est capricieux au possible, et s’émerveiller du naturel désinvolte de leurs échanges, des alacrités d’un jeu fusant qui saisit les humeurs de cet opus fantasque. La ténébreuse Troisiéme Sonate de Grieg, où Sitkovetsky se transforme en ménétrier – son violon est si sombre soudain – les montre si différents !, quelle paire de caméléons.
Mais le plus beau du disque (comme d’ailleurs chez Kreisler et Rachmaninov) reste la sérénade aventureuse du Grand Duo de Franz Schubert : archet de chanteur, piano éolien, de la magie pure.
Les deux amis, heureux de leur hommage, ajoutent deux nostalgies, Lukas Geniušas musarde de son clavier fluide dans les encorbellements dont Rachmaninov a paré le Liebesleid de Kreisler, puis ensemble, ils flutent les charmes un peu cocotte de Schön Rosmarin, refermant ce joli album nostalgique.
LE DISQUE DU JOUR
Hommage to Fritz Kreisler et Sergei Rachmaninov
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour violon et piano No. 8 en sol majeur,
Op. 30 No. 3
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour violon et piano en la maj, D. 574 « Grand Duo »
Edvard Grieg (1843-1907)
Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45
Fritz Kreisler (1875-1962)
Liebesleid (arr. pour piano seul : Rachmaninov)
Schön Rosmarin
Dmitry Sitkovetsky, violon
Lukas Geniušas, piano
Un album du label Melodiya MELCD1002595
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Photo à la une : le violoniste Dmitry Sitkovetsky et le pianiste Lukas Geniušas – Photo : © DR
Myrthes, roses, et cendres
Le plus secret de Schumann n’est pas dans ses Chants de l’aube, opus ultimes où j’ai le sentiment que Caspar David Friedrich est venu écrire les notes avec son pinceau ; non Continuer la lecture de Myrthes, roses, et cendres
Quatuors à dix doigts
Hier, Cyprien Katsaris éditait un coffret génial où il truffait sa sélection de Sonates de transcriptions toutes plus rares les unes que les autres, manière de montrer à quel point le génie de Beethoven avait inspiré ses contemporains. Continuer la lecture de Quatuors à dix doigts