Une grande voix d’opéra peut-elle se plier à la mélodie ? Fatalement, Piotr Beczała aura épousé le répertoire lyrique russe, et d’abord les héros tragiques de Tchaikovski, Lenski, Herman surtout Continuer la lecture de Les mots de la voix
Archives par mot-clé : Pentatone
L’Opéra de l’Illusion
Le plus aimé des opéras de Haendel ? Joan Sutherland lui donna vie au XXe siècle, inventant quasi ex-nihilo un premier bel canto, hélas de mots peu percutants (davantage en scène qu’au disque tout de même) qui fit beaucoup Continuer la lecture de L’Opéra de l’Illusion
Lyrique
Sévère Marek Janowski (et un peu prosaïque s’empresseront d’ajouter certains) ? Ses Bruckner, captés avec art par les ingénieurs de Pentatone dans l’acoustique si singulière du Victoria Hall de 2009 à 2012, les feront mentir. Continuer la lecture de Lyrique
Cerfs enchantés
Béla Bartók, avant de mettre des notes sur le poème de sa future Cantata Profana, hésita. Il rédigea une première version en respectant la langue originelle de ce poème mythique, le roumain Continuer la lecture de Cerfs enchantés
Folklore imaginé
La déploration avec orage qui ouvre les Cinq Chants populaires hongrois, habillé d’un orchestre atmosphérique et sombre, reste une des plus saisissantes page du catalogue vocal de Béla Bartók. Qui lui donna une telle intensité ? Julia Hamari, dont le chant angoissé de Magdalena Kožená semble se souvenir. Son mezzo plus leste saisira avec tout le piment nécessaire la troisième chanson, dans le luxe de timbres et de piques que Sir Simon Rattle tire des Pragois. Magnifique !, car son geste est intimement accordé à l’art de son épouse, qui sait dire autant que chanter.
La haute fantaisie qu’elle met au cycle de Berio où son art polyglotte n’a rien à envier à celui de Cathy Berberian en magnifie les adaptations infiniment savantes, son art évocateur culminant dans la chanson à la lune arménienne, cette façon d’empoigner le texte et d’étendre du même geste la ligne vocale… mais écoutez l’humour mordant, le timbre fier, la langue pimentée dont elle pare la fabuleuse Chanson d’adresse azerbaïdjanaise, sur le tambourin si caucasien que lui font les Tchèques.
Les Chansons grecques de Ravel sont divines de fantaisie, d’humour, de poésie et dans un si beau français !, avec toutes les épices d’un orchestre dont l’imaginaire se surpasse au long des exotiques Chansons nègres de Montsalvatge : ce charme, cet esprit, je ne les avais plus retrouvés ici depuis l’enregistrement de Victoria de los Ángeles.
Et si de Prague ils nous donnaient, pour poursuivre dans les merveilles de ce folklore imaginaire, tous les Chants d’Auvergne de Canteloube ? Magdalena Kožená m’a tenté avec ceux inclus dans le cycle de Berio : l’ambre du timbre, les mots si justes, la voix si flexible, tout la désigne pour être au disque la nouvelle interprète de ces merveilles.
LE DISQUE DU JOUR
Béla Bartók (1881-1945)
Cinq chants populaires
hongrois, Sz. 101, BB 108
Luciano Berio (1925-2003)
Folk Songs
Maurice Ravel (1875-1937)
Cinq mélodies populaires grecques, M.A 9, 10, 4, 5, 11
Xavier Montsalvatge (1912-2002)
5 Canciones negras
Magdalena Kožená, mezzo-soprano
Orchestre Philharmonique Tchèque
Sir Simon Rattle, direction
Un album du label Pentatone PTC5187075
Acheter l’album sur le site du label Pentatone ou sur Amazon.fr
Télécharger ou écouter l’album en haute-d finition sur Qobuz.com
Photo à la une : la mezzo-soprano Magdalena Kožená –
Photo : © Julia Wesely