Archives par mot-clé : Magdalena Kozena

L’œuvre d’une vie

Sir Charles Mackerras l’a souvent déclaré : Janáček fut l’objet de son art et en partie le sujet de sa vie d’artiste. Avec les Wiener Philharmoniker et la géniale Elisabeth Söderström il aura gravé quasi tous les opéras de l’auteur de Jenůfa Continuer la lecture de L’œuvre d’une vie

Merveilles oubliées

Qui connaît ces rêves éveillés que sont les Nipponari ? Les sept haïkus, que Martinů aura mis en musique, proposant pour chacun d’entre eux un alliage spécifique, sont l’écho sonore de sa visite à une exposition d’estampes. Continuer la lecture de Merveilles oubliées

Retour à Janáček

Sir Simon Rattle trouverait-il enfin le temps d’explorer plus avant les opéras de Janáček ? Il est venu à Jenůfa, en trouvant la vérité sonore malgré le spectacle médiocre de Damiano Michieletto, revenu à La Petite renarde rusée dans la langue originale Continuer la lecture de Retour à Janáček

Berlinade

Premier geste discographique après son intronisation en tant que directeur musical des Berliner : la 5e Symphonie de Gustav Mahler. C’était à la fois faire allégeance au magister de Claudio Abbado, dont Mahler fut toujours le sujet, et acte d’émancipation. Continuer la lecture de Berlinade

Folklore imaginé

La déploration avec orage qui ouvre les Cinq Chants populaires hongrois, habillé d’un orchestre atmosphérique et sombre, reste une des plus saisissantes page du catalogue vocal de Béla Bartók. Qui lui donna une telle intensité ? Julia Hamari, dont le chant angoissé de Magdalena Kožená semble se souvenir. Son mezzo plus leste saisira avec tout le piment nécessaire la troisième chanson, dans le luxe de timbres et de piques que Sir Simon Rattle tire des Pragois. Magnifique !, car son geste est intimement accordé à l’art de son épouse, qui sait dire autant que chanter.

La haute fantaisie qu’elle met au cycle de Berio où son art polyglotte n’a rien à envier à celui de Cathy Berberian en magnifie les adaptations infiniment savantes, son art évocateur culminant dans la chanson à la lune arménienne, cette façon d’empoigner le texte et d’étendre du même geste la ligne vocale… mais écoutez l’humour mordant, le timbre fier, la langue pimentée dont elle pare la fabuleuse Chanson d’adresse azerbaïdjanaise, sur le tambourin si caucasien que lui font les Tchèques.

Les Chansons grecques de Ravel sont divines de fantaisie, d’humour, de poésie et dans un si beau français !, avec toutes les épices d’un orchestre dont l’imaginaire se surpasse au long des exotiques Chansons nègres de Montsalvatge : ce charme, cet esprit, je ne les avais plus retrouvés ici depuis l’enregistrement de Victoria de los Ángeles.

Et si de Prague ils nous donnaient, pour poursuivre dans les merveilles de ce folklore imaginaire, tous les Chants d’Auvergne de Canteloube ? Magdalena Kožená m’a tenté avec ceux inclus dans le cycle de Berio : l’ambre du timbre, les mots si justes, la voix si flexible, tout la désigne pour être au disque la nouvelle interprète de ces merveilles.

LE DISQUE DU JOUR

Folk Songs

Béla Bartók (1881-1945)
Cinq chants populaires
hongrois, Sz. 101, BB 108

Luciano Berio (1925-2003)
Folk Songs
Maurice Ravel (1875-1937)
Cinq mélodies populaires grecques, M.A 9, 10, 4, 5, 11
Xavier Montsalvatge (1912-2002)
5 Canciones negras

Magdalena Kožená, mezzo-soprano
Orchestre Philharmonique Tchèque
Sir Simon Rattle, direction

Un album du label Pentatone PTC5187075
Acheter l’album sur le site du label Pentatone ou sur Amazon.fr
Télécharger ou écouter l’album en haute-d finition sur Qobuz.com

Photo à la une : la mezzo-soprano Magdalena Kožená –
Photo : © Julia Wesely