Dans son premier volume dédié à l’exploration des Variations selon Beethoven, Cédric Tiberghien avait étendu la frontière temporelle jusqu’à Webern ; dans son second opus Continuer la lecture de Paysages variés
Archives par mot-clé : Johannes Brahms
Son Schubert
Can Çakmur se chercherait-il en Schubert, un compositeur qui figurait déjà sur son premier album et qu’il retrouve régulièrement au disque ? Continuer la lecture de Son Schubert
Ephémère
Lorsque Anshel Brusilow forma au printemps de 1961 son orchestre de chambre avec ses amis de l’Orchestre de Philadelphie, dont il était alors le « concertmaster », se doutait-il des difficultés successives qui allaient mettre un terme prématuré à sa belle entreprise ? Continuer la lecture de Ephémère
Déconvenue
J’en espérais probablement trop, mais pas au point d’être désillusionné par ce Premier Concerto exsangue dont la seule tempête sera à l’orchestre, et pas des plus ravageuses. Ce qui manque cruellement ici à Simon Trpčeski, pianiste admirable Continuer la lecture de Déconvenue
Les La mineur
Les esprits chagrins maugréent devant le couplage classique des deux concertos romantiques en la mineur, pour moi c’est une madeleine, Geza Anda, les Berliner Philharmoniker, Rafael Kubelik furent mes premiers et dans la mémoire de bien des discophiles, les deux opus sont devenus indissociables, l’un éclairant l’autre, disposés chacun à l’alpha et à l’oméga de l’apogée du Romantisme.
Elisabeth Leonskaja ne craint pas de les réunir à nouveau, les différenciant avec art malgré l’unité de style qu’elle y met. Son Schumann ne refuse pas les élans, et dans le corps des accords, dans ce grand piano passent plus d’une fois l’ombre, et surtout la plénitude de Brahms, dont elle fut au sommet de son art une interprète majeure des Concertos. Grand jeu, grand style, sans une once d’atermoiement, mais avec un lyrisme qui s’affirme dans une cadence d’une maîtrise bluffante. Les Lucernois sont à son diapason, épiques, concentrés, mariant idéalement leurs timbres sombres à ceux si boisés d’un admirable piano hélas non documenté.
Pas un gramme de sentiment dans le Grieg, que tant auront pris en dessous de son espressivo empli de paysages, n’y entendant pas la grande ballade épique que la pianiste y magnifie dans l’ampleur de ses phrasés, le jeu altier, une sorte de sévérité sans raideur qui fait chanter l’Allegro molto de l’intérieur et donnera au Finale son ton de grand caprice un peu fantasque, sans jamais que rien n’y racole, d’autant que les timbres opulents des souffleurs et le geste sans rubato du chef le font avancer droit.
Le plus beau moment du disque ? L’Adagio du Grieg, rêve éveillé d’une limpidité hypnotique, où tout l’art de cette pianiste pour les pianistes paraît.
LE DISQUE DU JOUR
Robert Schumann
(1810-1856)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54
Edvard Grieg (1843-1907)
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 16
Elisabeth Leonskaja, piano
Luzerner Sinfonieorchester
Michael Sanderling, direction
Un album du label Warner 5954197837838
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Photo à la une : la pianiste Elisabeth Leonskaja – Photo : © Marco Borggreve