Sans enfants

La belle idée, ouvrir le disque avec le rare Te Deum, page toute de lumière et de sérénité composée par Britten pour les St. Michael’s Singers en 1935, huit minutes d’une intimité rayonnante, pure poésie sonore comme à revers du grand Te Deum venu dix ans plus tard.

Lukáš Vasilek et ses Martiniens en délivrent l’élégiaque célébration avec la même subtilité qu’ils mettront à l’autrement célèbre Ceremony of Carols dans la proposition de Julius Harrison pour chœur mixte.

Adieux voix d’enfants, ce qui pour moi reste un crève-cœur se trouve considérablement adouci par le lyrisme pénétrant, le ton mystérieux jusque dans le giocoso, une aura mystique qui rappelle les hymnes de Holst. Les poèmes d’harpe égrenés à la limite du silence par Kateřina Englichová ajoutent au mystère.

Merveille, le triptyque de l’Hymn to St. Cecilia, debussyste, beau comme une toile préraphaélite, referme cet album aussi précieux qu’inspiré, preuve du destin international de ces pages que l’on croyait écrites pour les manécanteries d’Albion.

LE DISQUE DU JOUR

Benjamin Britten (1913-1976)
Te Deum en ut majeur
A Ceremony of Carols, Op. 28
Hymn to St. Cecilia, Op. 27

Kateřina Englichová, harpe
Daniela Valtová Kosinová, orgue
Martinů Voices
Lukáš Vasilek, direction

Un album du label Animal Music ANI124
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Photo à la une : le chef de chœur Lukáš Vasilek – Photo : © Petra Hajska