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Héroïque

Elektra, Salomé ? Non, mais des raretés oui, en commençant par des sillons des années trente, alors qu’elle était dans sa vingtaine, venues de son temps de Zürich, La Dubarry, Eva, où déjà le grain serré de son soprano s’entend, où se montre ce caractère flamboyant. Continuer la lecture de Héroïque

Versant italien

Les rôles mozartiens et straussiens de Júlia Várady sont documentés, et avec la Judith de Bartók, auront assuré sa renommée. Le disque fut plus avare avec son grand parcours chez Wagner qu’heureusement Orfeo a illustré, et l’on retrouve ici sa Senta, Ballade comme une invocation où en 1993 Continuer la lecture de Versant italien

Sonates sérieuses

Un violoncelle ? Un baryton. Daniel Müller-Schott chante dès l’Allegro non troppo de la Sonate en mi mineur, ce psaume que Brahms semble avoir écrit d’un seul trait. Ce n’est pas du violoncelle qu’il joue, mais comme au travers de sa grande caisse le chant du baryton ardent et sombre des Quatre chants sérieux ou celui du Requiem allemand. Et si ces Sonates portaient elles aussi la parole de l’Ecclésiaste ?

Ces deux opus, beaux comme des promenades d’automne, auront souvent montré seulement leurs décors, le piano peignant les arrière-plans. Or, Francesco Piemontesi parle ici autant que Daniel Müller-Schott, chante avec lui, cette manière s’était un peu perdue depuis le temps des grands anciens, les deux Rudolf, Firkušný, Serkin surtout. Seul, plus près de nous, Michel Dalberto avait retrouvé cette présence pour un de ses disques les moins connus. Le ton est encore plus ardent dans le fa majeur de la Deuxième Sonate dont l’appassionato fulgure, déclame, vraie parole qui flamboie par-delà la mélodie même, et la pure beauté de tout cela, les inflexions, les replis, les grondements, les foucades du piano saisissent cette partition tempétueuse.

Entre ces deux mondes, un troisième, soudain délivré de toute gravité : les paysages arcadiens de la Sonate pour violon en sol majeur virent au ré dans l’archet lyrique de Daniel Müller-Schott, le piano de Francesco Piemontesi se fait orchestre, et cette échappée belle prodigieuse me fait regretter que les deux amis n’aient pas complété leur album avec les deux autres sonates de violon et quelques Lieder. Demain peut-être ?

LE DISQUE DU JOUR


Johannes Brahms
(1833-1897)
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en mi mineur,
Op. 38

Sonate pour violon et piano No. 1 en ré majeur, Op. 78 « Regen » (arr. pour violoncelle : Müller-Schott)
Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en fa majeur,
Op. 99

Daniel Müller-Schott, violoncelle
Francesco Piemontesi, piano

Un album du label Orfeo C979201
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Photo à la une : le violoncelliste Daniel Müller-Schott – Photo : © DR