Symphonie-miroir

Avec les Berliner Philharmoniker, voici trente-sept ans, Sir Simon Rattle s’immergeait dans le brasier de la 6e. Quelle expérience !, qui confirmait l’ardeur insensée déjà si décisive de son enregistrement de studio à Birmingham.

Tempi passati.

Rien n’en demeure avec les Bavarois, sinon cette dimension héroïque qui emporte le Finale, une distance s’est imposée entre le chef et la partition, magnifiant la structure de l’œuvre, la dégageant de sa vêture, réglant son tumulte sans brider pourtant la formidable machine orchestrale déployée par Mahler. Quel luxe !, mais sans une once d’ostentation. Au contraire : une certaine sévérité qui bannit tout effet exauce les quatre mouvements et atteint dans l’Andante, nocturne en bleu et argent d’une fluidité irréelle, à une spiritualité qui semble anticiper sur les ultimes opus. Quelle vocalité tout au long de ce quart d’heure beau comme un songe.

Ce sera le sommet de cette nouvelle SixièmeSir Simon Rattle questionne son rapport au cosmos Mahler, quitte à étonner souvent.

LE DISQUE DU JOUR

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie No. 6

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Sir Simon Rattle, direction

Un album du label BR-Klassik 900217
Acheter l’album sur le site du label BR-Klassik ou sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le chef d’orchestre Sir Simon Rattle – Photo : © DR