Archives par mot-clé : Georg Friedrich Haendel

La conquête du disque

Ernest Ansermet aimait à rappeler que l’un des fondements principaux de son art fut le ballet, chef de fosse pour Diaghilev, ce qui ne fut pas une sinécure. L’expérience lui mit le pied à l’étrier Continuer la lecture de La conquête du disque

L’Opéra de l’Illusion

Le plus aimé des opéras de Haendel ? Joan Sutherland lui donna vie au XXe siècle, inventant quasi ex-nihilo un premier bel canto, hélas de mots peu percutants (davantage en scène qu’au disque tout de même) qui fit beaucoup Continuer la lecture de L’Opéra de l’Illusion

L’autre Silla

Singulier Silla ! Un monarque éclairé écrivant un livret sur un dictateur romain, qui pouvait l’oser sinon Frédéric II ? Le souverain, qui s’était lié d’une amitié pas toujours sans ombre avec le musicien, n’ira pas jusqu’à écrire chaque mot, d’ailleurs Graun voulait un opéra tout italien, de musique et de verbe. Frédéric II, comme à son habitude, écrira donc en français, charge au librettiste de la cour, Giovanni Pietro Tagliazucchi, de le traduire et de l’augmenter dans la langue du Dante.

En 1753, Graun en était à son vingtième opéra, et avait atteint la pleine maturité de son art, orchestrations brillantes qui rappellent le théâtre vénitien, génie mélodique qui pourra soutenir la comparaison avec celui de Haendel, écriture virtuose aux pyrotechnies éblouissantes pour satisfaire la brillante assemblée de castrats en troupe à l’Opéra de Berlin, surtout une intensité dramatique qui ne laisse pas une minute de repos au spectateur comme à l’auditeur. Ce Silla venu dix-neuf ans avant celui du jeune Mozart est un vrai drame en musique qui bouscule les canons de l’opera seria.

Succès absolu chez le public des représentations comme chez les connaisseurs : Frédéric II, qui confessait préférer souvent les opéras de Hasse à ceux de Graun, rendit les armes. Ce bouillonnant Silla était bien un chef-d’œuvre que le Festival d’Innsbruck a bien eu raison de ressusciter. Il s’en est d’ailleurs donné les moyens, assemblant une distribution fabuleuse, dominée par le Silla de Bejun Mehta (écoutez son air à la fin de l’Acte I, cet art si prégnant ne s’oublie pas). Face à lui, aucun ne démérite, du Metello de Valer Sabadus, au Postumio du jeune Samuel Mariño, incroyable sopraniste.

Paradoxe, si les falsettistes triomphent des écritures fastueuses que leur aura destinées Graun, le soprano de Roberta Invernizzi souffre un peu face à la tessiture élevée de Fulvia, seul bémol de ce brillant revival qu’Alessandro de Marchi anime avec feu et lyrisme. Puisse une aussi brillante bande poursuivre chez Graun, et oser aussi regarder du coté de Hasse.

LE DISQUE DU JOUR

Carl Heinrich Graun
(1704-1759)
Silla

Bejun Mehta, contre-ténor (Silla)
Valer Sabadus, contre-ténor (Metello)
Hagen Matzeit, contre-
ténor (Lentulo)
Samuel Mariño, contre-ténor (Postumio)
Eleonora Bellocci, soprano (Octavie)
Roberta Invernizzi, soprano (Fulvia)
Mert Süngu, ténor (Crisogono)

Coro Maghini
Innsbrucker Festwochenorchester
Alessandro De Marchi, direction

Un coffret de 3 CD du label CPO 555586-2
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Photo à la une : © DR

Théâtre et Chapelle

Jolie idée, Lucile Tessier et son Ensemble Leviathan herborisent dans les musiques de scènes de Purcell et de ses contemporains ; aux côtés de pages tirées de Fairy Queen et d’ouvrages moins courus de l’auteur de King Arthur, John Blow et Matthew Locke Continuer la lecture de Théâtre et Chapelle