Le son d’abord, ce piano plein et éclatant dont la profondeur harmonique diffuse dans les phrasés les plus lumineux cette ombre à peine suggérée. C’est tout Mozart, et c’est tout Annie Fischer, qui fut l’une des interprètes d’élection des concertos, pas une intégraliste mais une fidèle à certains opus, à la manière de Clara Haskil. Continuer la lecture de Annie chez elle
Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé
Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique
Ultima Verba
Le concert est devenu mythique, publié par l’éditeur de Dinu Lipatti, His Master’s Voice, repris ici et là toujours d’après cette source Continuer la lecture de Ultima Verba
Inferno
Sujet, le Ténare, objet la métaphore de la tragédie lyrique entre Rameau et Gluck, ses gains et surtout ses pertes. On ne voit guère ces dernières tant le baryton noir, l’ardeur vocale, l’intensité lyrique et dramatique, la splendeur des mots Continuer la lecture de Inferno
Trésor sacré
Florentin exilé à Vienne, Conti n’aurait-il laissé que des chefs-d’œuvre ?
Ses cantates pour alto avec chalumeau obligé qu’avait révélées Bernarda Fink, le magnifique David restitué par Alan Curtis, en attendant peut-être demain au disque le Don Quichotte ressuscité par René Jacobs Continuer la lecture de Trésor sacré
Rêve de France
1694, Philipp Heinrich Erlebach publie un recueil de six Sonates mariant le violon italien et la viole française. Les goûts réunis ?
L’Allemand penche entièrement du côté de la France, même si le vocabulaire réemploie certains traits importés de l’autre côté des Alpes par Carlo Farina et Biagio Marini : mais la noblesse des sujets, la passion de la danse qui transforment ces Sonates en de vraies Suites avec Courante, Sarabande, Gigue, l’invention impertinente de l’harmonie, la vivacité des rythmes sont entièrement français, de cœur, d’esprit, de notes.
Quelle belle découverte que ce trésor oublié de la musique instrumentale de la fin du XVIIe siècle que sont allés dénicher François Joubert-Caillet et ses amis de L’Achéron. En marge de leur périple chez Marin Marais, l’allégresse française de ces musiques, la délicate nostalgie dont elles s’ombrent ne pouvait que s’incarner dans la profusion de leur harmonie, la variété de leurs couleurs pleines, l’élégance piquante des ritournelles, au point que j’écoute ce disque en boucle depuis deux semaines, musique pour m’accompagner dans la fin du jour.
Alors il faut continuer, d’abord en gravant les douze Sonates de Johann Philipp Krieger, mêlant aussi le violon et la viole, réponse d’amitiés adressée à Erlebach sur laquelle Jérôme Lejeune attire notre attention dans son excellente notice, mais aussi en nous offrant enfin une version parfaite du génial Hortus Musicus de Johann Adam Reincken.
LE DISQUE DU JOUR
Philipp Heinrich Erlebach (1657-1714)
Les Sonates en trio (Intégrale)
L’Achéron
François Joubert-Caillet, viole et direction
Un album du label Ricercar RIC393
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Photo à la une : © Ricercar