L’entre-cloches de la dernière pièce de Miroirs de Ravel répond à celui de la première Metamorphosis, la mise en regard était attendue, évidemment elle dessert le compositeur américain ; là où Ravel ouvre une porte dans la psyché Continuer la lecture de Echos ?
Archives par mot-clé : Miroirs
Double Miroir
Un nouvel élu pour l’opus majeur où Ravel inventa son piano ? Oui. Les Noctuelles hallucinées que Michael Brown fait crier dans son clavier en stupéfieront plus d’un. La pièce la plus insaisissable, et d’une vraie difficulté autant pour les doigts que pour l’intellect, de tout le piano de Ravel Continuer la lecture de Double Miroir
Après Fauré
Emile Naoumoff ouvre son disque Ravel avec ce qui est le secret de son art : une improvisation, un « à la manière de » où il se souvient de ce moment d’émotion pure qu’est le bref Prélude en la mineur ; Ravel y montre comme un regret Continuer la lecture de Après Fauré
Concert Department-18
Je crois bien que personne n’avait tenté cette mise en miroirs – et aussi en abîmes – entre Federico Mompou et Maurice Ravel. Adossant parmi les pages les plus lumineuses du Catalan deux opus les plus volatiles, les plus chargés d’énigmes et de suspensions que Ravel ait écrits pour son piano, Julien Brocal joue l’ensemble en doigts déliés, toucher–plume où s’exhaussent des arcs-en-ciel de cristal.
Quelle lumière dans ce piano, même dans les torpeurs de Oiseaux tristes, et quel piano, qui porte loin le son en l’affinant toujours, le Steinway étiqueté Concert Department -18. Celui de Vladimir Horowitz, rien moins, dont Eugen Istomin hérita, et que jouèrent pour quelques disques ou quelques concerts Rudolf Serkin, Leonard Bernstein.
L’équilibre de ce piano est singulier : basses impondérables toujours dans la résonance, médium clair et ample, aigus nacrés, sans aucune dureté, qui continuent à briller dans l’harmonie, et que Julien Brocal manie avec une délicatesse extrême, composant les timbres avec quelque chose d’onirique dans la conduite des phrasés, et jusque dans le flot des mesures qu’on ne voit plus tant les paysages les ont remplacées.
Ses Miroirs sont magiques à force d’apesanteur et de suggestions, son Alborada, si vive, un modèle qui évite le portrait pour essentialiser une sérénade sans aucun grotesque et sa Sonatine épurée jusqu’au fragile, toute en gris colorés, a quelque chose d’impondérable même lorsque son clairon funèbre s’esquisse dans le troisième mouvement.
Le poète parle tout autant dans les Paisajes et dans les Charmes de Mompou, mêlant dans leurs rêveries de cristal l’idée même du silence, dans le son-même des notes, secret d’une musique qui s’absente d’elle-même pour mieux se saisir de l’auditeur, où la suggestion serait une finalité. À la fin de l’album, Julien Brocal ajoute sa Nature morte, petit tombeau énigmatique où un oiseau triste danse seul une pavane, que le Catalan aurait pu rêver.
LE DISQUE DU JOUR
Reflections
Federico Mompou
(1893-1987)
Paisajes
Charmes
Maurice Ravel (1875-1937)
Miroirs, M. 43
Sonatine, M. 40
Julien Brocal (né en 1987)
Nature morte
Julien Brocal, piano
Un album du label Rubicon RCD1008
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Photo à la une : © DR
Débuts en miroirs
Irlandais, né avec le XXIe siècle, donc un gamin, mais déjà pointé du doigt par les jurys des concours de Dublin et de Cork, chez lui, et le voilà, quasi crânement qui ouvre son premier récital au disque par les Miroirs de Ravel !
Je ne pouvais qu’aller y entendre Continuer la lecture de Débuts en miroirs