Echos ?

L’entre-cloches de la dernière pièce de Miroirs de Ravel répond à celui de la première Metamorphosis, la mise en regard était attendue, évidemment elle dessert le compositeur américain ; là où Ravel ouvre une porte dans la psyché, Glass ne dépasse pas la répétition d’un motif seulement signalétique qui évoquerait plutôt la part mystérieuse de Satie. Tout le disque ira ainsi, de ce plein à ce vide, avec l’exception notoire de l’ébrouement post-debussyste du magnifique Number 1 de Camille Pépin, soudain plus en phase avec l’univers ravélien que la moindre note de Philip Glass. Son gamelan fantasque me donne envie d’en savoir plus sur son œuvre.

Vrai objet du disque, le cycle Miroirs, et partant le jeu de Célia Oneto Bensaid. Si le cycle est morcelé au cours du disque, et son ordre brisé – elle le commence par la fin et l’achève en son milieu par une Alborada stylée – sa compréhension naturelle des mystères du chef-d’œuvre pianistique de Ravel force mon admiration, couleurs exactes, jeu sans esbroufe, fluidité du discours et sur tout cela une pudeur très ravélienne même si elle nous prive des noirceurs que certains, Alexei Volodin surtout, y auront entrevues.

Pour elle, qui contrairement à Michel Dalberto joue tout le cycle, et en réussit la plus périlleuse part, les Noctuelles incertaines et déconcertantes, on découvrira ce disque modestement enregistré qui signale une pianiste à suivre.

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)
Miroirs, M. 43
Philip Glass (né en 1937)
Metamorphosis
Camille Pépin (née en 1990)
Number 1

Célia Oneto Bensaid, piano

Un album du label NoMadMusic NMM092
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Photo à la une : la pianiste Célia Oneto Bensaid – Photo : © DR