Ansermet : les premières années Decca chez Cascavelle

Il y a quarante ans disparaissait un grand musicien du XXe siècle, Ernest Ansermet, fondateur de L’Orchestre de la Suisse Romande, et son directeur musical de 1918 à 1967. Alors que Decca Australie débute la réédition intégrale de son legs officiel (Le retour d’Ansermet sur Qobuz), le label suisse Cascavelle a regroupé sous le titre de « The Early Days » la totalité des volumes de l’ancienne édition Dante/LYS déjà conçue par François Hudry, biographe du chef d’orchestre. Continuer la lecture de Ansermet : les premières années Decca chez Cascavelle

Concert Kozena – Schiff à Londres (Wigmore Hall)

Le jeudi 4 février, deuxième de mes journées londoniennes, Magdalena Kožená et András Schiff donnaient un récital au Wigmore Hall.

Très beau lieu, presque secret, étroit – l’un de ces lieux, aussi, où l’acoustique présente quelques défauts par sa réverbération excessive, qui tend à brouiller les intentions des interprètes. Ce soir-là, les deux musiciens avaient organisé leur programme autour de la mélodie tchèque, celle des Janáček, Dvořák, que la mezzo-soprano a déjà défendue en studio à plusieurs reprises (Songs my mother taught, Love Songs).

L’écoute régulière des derniers albums de la mezzo-soprano (Haendel, Vivaldi), en compagnie du Venice Baroque Orchestra et d’Andrea Marcon, m’a définitivement convaincu de la froideur expressive de ce timbre ambré. La vocalisation toujours parfaite, la maîtrise assez impeccable des registres ne dissimulent pas tout à fait une faible imagination poétique.

Étonnant de voir en effet une cantatrice si peu soucieuse de transmettre les subtilités de sa langue, l’ironie, le sarcasme, la naïveté de ces miniatures littéraires. Magdalena Kožená chante fort, toute engagée dans une déclamation aussi peu nuancée que caractérisée.

Où sont les paysages et les atmosphères ? Peut-on interpréter des mélodies de Janáček sans souligner l’invention perpétuelle de la prosodie et des couleurs ? Peut-on jouir des ballades narratives de Dvořák sans ressentir toute l’ironie tendre qu’y met en réalité le compositeur ?

Bref, un concert légèrement monotone, heureusement sauvé par l’interprétation de Dans les brumes de Janáček par András Schiff, vision à la fois hautaine, implacable et richement colorée.

Photo : (c) DR

Perspectives sibéliennes : Osmo Vänskä à Londres

Il y a quelques semaines, au cours de mes longues pérégrinations sur les sites des orchestres étrangers, j’avais été attiré par le cycle que le London Philharmonic Orchestra et Osmo Vänskä consacraient en cette fin d’hiver aux Symphonies de Jean Sibelius. En raison de ma passion, de mon attirance pour cet univers aussi puissant que mystérieux, je ne pouvais manquer cette nouvelle intégrale, du moins en partie. Continuer la lecture de Perspectives sibéliennes : Osmo Vänskä à Londres

Ces folies Chopin de l’année 2010…

De l’air vite ! Vite !

Fliter Chopin Valses emi coverL’année Chopin … L’industrie de la musique enregistrée manifeste un amour démesuré pour la musique de Chopin. Inventaire de début d’année : l’intégrale des Valses par Ingrid Fliter (EMI, fortement recommandée : cette pianiste argentine s’affirme de toute évidence comme l’une des grandes personnalités du piano d’aujourd’hui : jeu frais, incroyablement bondissant, toujours plein d’esprit. Continuer la lecture de Ces folies Chopin de l’année 2010…

Temirkanov : nouvelle halte russe à Paris

En visite pour trois soirées à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, l’Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg a éblouit le public parisien par ses programmes autour des Ballets Russes de Serge de Diaghilev.

Mercredi 25, des extraits du Lac des Cygnes de Tchaïkovski et Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Vendredi 27, le Concerto pour violon de Tchaïkovski et Le Sacre du printemps de Stravinski. Voilà pour les deux soirées auxquelles j’ai pu assister. Continuer la lecture de Temirkanov : nouvelle halte russe à Paris