Archives de catégorie : Discophilia. Les chroniques de Jean-Charles Hoffelé

Jean-Charles Hoffelé nous raconte ses écoutes, ses coups de coeur, ses déambulations dans la grande histoire de l’enregistrement du disque classique

L’usurpatrice

C’est entendu, Anastasia, la grande chorégraphie que Kenneth MacMillan créa au Deutsche Oper de Berlin en 1965 – il était en délicatesse avec le Royal Opera Ballet et avait accepté l’invitation de son ami John Cranko – est le chef-d’œuvre de ce chorégraphe majeur, apogée de son style néo-classique Continuer la lecture de L’usurpatrice

Bohème d’Amérique et d’ailleurs

Le Quintette « Américain » (Op. 97, en mi bémol majeur) a bien de la chance au disque, hier les Škampa avec Krzysztof Chorzelski en chantaient les thèmes avec une sorte d’entrain populaire, alors que les Pavel Haas et Pavel Nikl Continuer la lecture de Bohème d’Amérique et d’ailleurs

Le chant doré

C’était fatal, avec son ténor de miel où les mots sucrent les lèvres, Daniel Behle ne pouvait qu’ébrouer son superbe instrument dans le répertoire de pur charme de l’opérette allemande, Vienne, Berlin, et même, à la marge du genre Budapest – le « Magische Töne » de La Reine de Saba de Goldmark, fait sur un souffle d’irréel.

On l’imaginait versant côté Wunderlich, mais non, si ce disque devait avoir un modèle, s’il voulait célébrer une étoile absolue de ce répertoire, ce serait Joseph Schmidt, car à côté des Lehár enjôleurs ou sensuels jusqu’au sirop, après l’air fameux de Lyonnel de Martha, paraît Chapelou et son « Air du postillon », dont il faut assumer les aigus terribles, ce qu’il fait avec une sorte de désinvolture et la colonne de son ne contraint en rien l’exploit.

Qui réussit cela avant lui à ce degré d’aisance ? Schmidt puis évidement Gedda – qui mettait un peu de Mirror dessus – sinon Roswaenge dont le soleil était un peu « envoyé » (mais superbe).

Alors j’écoute tout ce disque qui veut nous faire remonter, comme le souligne la couverture de l’album, jusqu’au temps du phonographe, le sourire aux lèvres, avant qu’il ne verse un rien trop « leicht », chez Stolz (« Ob blond, ob braun » bien entendu, assumé avec panache, il est clair que Behle s’y régale), May et Neubach, et même le Chianti Lied de Winkler !, un peu trop pour moi, j’aurais préféré des Strauss … le plus réussi de la séquence reste pourtant une page de Behle lui-même où il célèbre sa bonne ville de Köln.

LE DISQUE DU JOUR

Nostalgia

Airs de Adolphe Adam,
Daniel Behle, François-Adrien Boïeldieu, Friedrich von Flotow, Karl Goldmark,
Franz Lehár, Fritz Löhner-Beda, Albert Lortzing,
Hans May, Otto Nicolai, Robert Stolz, Gerhard Winkler

Daniel Behle, ténor
WDR Rundfunkchor Köln
WDR Funkhausorchester Köln
Helmuth Froschauer, direction

Un album du label Capriccio C5317
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : © Julian Laidig