L’art de John Browning a toujours souffert d’un malentendu. Parce qu’il avait les meilleurs doigts du monde, un jeu parfait, une carrure d’athlète, parce que, ne jouant que le Troisième Concerto de Prokofiev, il apprit en un temps record pour le disque Continuer la lecture de Le piano pense
À la source
En 1977, Alfred Schnittke mit le pont final à son premier Concerto grosso. Il en écrira six, manifestes de ce « polystylisme » qui conférera à ses œuvres d’orchestre un rayonnement international Continuer la lecture de À la source
Le piano du magicien
De l’immense legs que Walter Gieseking engrangea pour Columbia Londres, les Debussy seuls sont régulièrement réédités – j’en attends sous peu une nouvelle édition – les Ravel déjà moins, et les concertos auront tous reparu, mais les autres gravures ?
Après un double album consacré aux enregistrements Homocord, voici qu’APR ose ouvrir la boîte de Pandore, nous faisant retrouver d’un coup les albums Schumann, Schubert et Brahms enregistrés à Abbey Road au long des années cinquante. Continuer la lecture de Le piano du magicien
Tradition revisitée
La photographie qui illustre le livret, où l’on voit Thomas Hengelbrock posant devant la Elbphilharmonie pourrait prêter à confusion : les quatre Symphonies de Brahms, données dans leur ordre chronologique le 22 mai 2016, entreprise fleuve, le furent dans la magnifique Laierzhalle où l’Orchestre de la NDR de Hambourg donnait historiquement ses concerts Continuer la lecture de Tradition revisitée
Autopsie d’un Requiem
La grande conque blanche du Hollywood Bowl, le Los Angeles Philharmonic tout en blanc, mais les chœurs, voix de la mort, en noir, et pour ce Summer Concert de 2013, le Requiem de Verdi.
J’imaginais assez la direction pleine de caractère de Gustavo Dudamel appariée du moins au théâtre de l’œuvre, sinon à sa spiritualité, mais c’est tout le contraire : ce qui se murmure dans le chef-d’œuvre de Verdi le transporte alors qu’il contient ce qui doit y rugir, tant d’ailleurs qu’à la fin un certain désordre paraît : c’est vrai dans les trombes du Dies Irae qui sonnent trop littérales, vraies aussi dans les fusées exultantes du Sanctus qui tanguent.
D’ailleurs, toute la soirée est plutôt inachevée, tempos peu certains – ce qui est un péché mortel ici –, style battu en brèche par deux solistes féminines assez peu supportables, cuivres à la justesse usée par la chaleur : peu à peu, la tension se perd, le sacré s’envole ; reste un geste qui vidé de sa substance démontre ou séduit, mais à la fin plus grand-chose du Requiem de Verdi, d’autant que même Ildebrando D’Arcangelo sonne las. Reste Vittorio Grigolo, solaire et contrit, charmeur un instant dans la supplique. Pour lui peut-être irez-vous y voir.
LE DISQUE DU JOUR
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Requiem
Julianaa Di Giacomo,
soprano
Michelle DeYoung,
mezzo-soprano
Vittorio Grigolo, ténor
Ildebrando D’Arcangelo, baryton-basse
Los Angeles Master Chorale
Los Angeles Philharmonic Orchestra
Gustavo Dudamel, direction
Un DVD/Blu-Ray du label C Major Entertainment 741208
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Photo à la une : © DR