Lorsque Anshel Brusilow forma au printemps de 1961 son orchestre de chambre avec ses amis de l’Orchestre de Philadelphie, dont il était alors le « concertmaster », se doutait-il des difficultés successives qui allaient mettre un terme prématuré à sa belle entreprise ? Continuer la lecture de Ephémère
Déconvenue
J’en espérais probablement trop, mais pas au point d’être désillusionné par ce Premier Concerto exsangue dont la seule tempête sera à l’orchestre, et pas des plus ravageuses. Ce qui manque cruellement ici à Simon Trpčeski, pianiste admirable Continuer la lecture de Déconvenue
Funeste passion
Trop moderne ? Le Roi et ses familiers y assistèrent, furent-ils aussi interdits que Le Cerf de La Vieville qui tançait l’ouvrage de « méchant opéra de Médée » ? Reprenant les schémas de Lully, cinq actes avec scènes de magie noire Continuer la lecture de Funeste passion
Hommages
Quel voyage dans les ténèbres, cette Fantaisie en fa mineur, emplie de paysages et de contes, avec dans le dolce qui l’ouvre déjà cette inquiétude devant les tempêtes que va devoir traverser le Wanderer. On est vraiment dans le tableau de Caspar David Friedrich, face à cette mer de nuages. Âpre, tendue, fusante à mesure, pour tout dire drastique de geste et de conception – ce qui n’exclut pas des imaginations sonores dignes d’Horowitz pour le premier thème – ce voyage Sergio Tiempo le fait de concert avec Martha Argerich – sa seconde mère en quelque sorte ; bambin il sautait sur ses genoux.
Depuis il est devenu le virtuose flamboyant que l’on sait, mais surtout un des plus merveilleux musiciens de sa génération qui célèbre ici, dans une collection d’enregistrements en studio réalisés en 2017 et 2018, ses amitiés musicales, qui sont autant d’affinités électives.
De merveilleuses unions en découlent, généreuses avec Mischa Maisky (la manière dont il lance le grand trait initial de l’Introduction et Polonaise est brillante !), merveilleuses de poésie avec sa mère Lyl pour d’émouvants Entretiens de la Belle et la Bête, savoureux d’hungarismes savamment dosés pour une poignée de Danses hongroises avec l’admirable Alan Weiss.
Rareté, avec sa sœur Karin Lechner, une transcription fabuleuse (probablement la 4 mains du compositeur lui-même) de la Sérénade pour cordes de Tchaikovski qui par sa rareté commanderait de posséder l’album. Et puis deux sourires à tirer les larmes, la Congada de Francisco Mignone et le Bailecito de Carlos Guastavino où s’enlacent et dansent les doigts de Sergio Tiempo et ceux de Nelson Freire.
Merveilleux album.
LE DISQUE DU JOUR
Frédéric Chopin (1810-1849)
Introduction et Polonaise Brillante en ut majeur, Op. 3
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, Op. 65
(extrait : III. Largo)
Maurice Ravel (1875-1937)
Ma mère l’Oye – Suite, M. 60 (version pour piano quatre mains ;
2 extraits : I. Pavane de la Belle au bois dormant ; IV. Les entretiens de la Belle et de la Bête)
Johannes Brahms (1833-1897)
Danses hongroises, WoO 1 (4 extraits : Nos. 17, 7, 20 & 5)
Francesco Mignone (1897-1986)
Congada
Carlos Guastavino (1912-2000)
Bailecito
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Sérénade pour cordes en ut majeur, Op. 48, TH 48 (version pour piano 4 mains)
Franz Schubert (1797-1828)
Fantaisie en fa mineur, D. 940
Mischa Maisky, violoncelle (Chopin)
Lyl Tiempo (Ravel)
Alan Weiss, mezzo-soprano (Brahms)
Nelson Freire (Mignone, Guastavino)
Karin Lechner (Tchaikovski)
Martha Argerich (Schubert)
Sergio Tiempo, piano
Un album du label Avanti Classic AV10552
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Photo à la une : le pianiste Sergio Tiempo – Photo : © DR
L’impertinent
Saint-Saëns voulait que l’on oublie de son vivant la délicieuse fantaisie zoologique qu’il avait commise pour un cercle tout à fait privé. Ironie, elle sera l’étendard de son œuvre au XXe siècle Continuer la lecture de L’impertinent