Déconvenue

J’en espérais probablement trop, mais pas au point d’être désillusionné par ce Premier Concerto exsangue dont la seule tempête sera à l’orchestre, et pas des plus ravageuses. Ce qui manque cruellement ici à Simon Trpčeski, pianiste admirable, est l’ampleur sonore : son jeu ne s’essouffle pourtant pas, léger, transparent, sans poids devant le Maestoso qui ne sera jamais maelström. On retient quelques accents, quelques moments, mais de ligne, d’élan, guère, et cela aussi dans un Finale déroulé qui ignore tout hungarisme.

Et le Second ? Il est mieux venu, le pianiste accorde sa discrétion racée à son ton pastoral, mais là encore, les épaules lui manquent. Ce son si petit, c’est à se demander si l’instrument (non documenté) n’est pas en cause, mais enfin on n’enregistre pas les Concertos de Brahms si on n’a pas choisi le piano idéal. Reste que le Deuxième s’écoute, et à mesure révèle une conception plutôt chambriste qui semble à revers de l’œuvre même, mais les aficionados du pianiste macédonien voudront de toute façon l’entendre.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms
(1833-1897)
Concerto pour piano et
orchestre No. 1 en ré mineur,
Op. 15

Concerto pour piano et
orchestre No. 2 en si bémol
majeur, Op. 83

Simon Trpčeski, piano
WDR Sinfonieorchester
Cristian Măcelaru, direction

Un album de 2 CD du label Linn Records CKD732
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Photo à la une : le pianiste Simon Trpčeski et le chef d’orchestre Cristian Măcelaru – Photo : © DR