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Funeste passion

Trop moderne ? Le Roi et ses familiers y assistèrent, furent-ils aussi interdits que Le Cerf de La Vieville qui tançait l’ouvrage de « méchant opéra de Médée » ? Reprenant les schémas de Lully, cinq actes avec scènes de magie noire Continuer la lecture de Funeste passion

Circé

La résurrection longtemps attendue de l’unique opéra de Leclair aura aussi signé un enregistrement, éprouvé en scène à l’Opéra de Lyon qui devait rester inégalé. Sir John Eliot Gardiner en ardait l’incroyable audace de l’orchestre, saisissant d’abord la puissance dramatique propre au genre de la tragédie. Depuis, Sébastien d’Hérin, Stefan Plewniak surtout, doté d’une éblouissante distribution (voir ici), auront relevé le gant.

Mais les splendeurs de l’ouvrage, sa singulière puissance semblaient tailler sur mesure à l’art si fulgurant que György Vashegyi aura mis à tant d’exemples de la tragédie lyrique tardive. Contre toute attente il se garde de l’intensité dramatique qu’y osaient Gardiner et Plewniak, est-ce la prise de son un peu lointaine de l’orchestre, qui semble perdu dans la grande salle de l’Académie Franz Liszt ?

Bémol qui s’oublie vite devant le plus accompli trio qu’ait connu l’ouvrage depuis Gardiner, Glaucus tendre, torturé, élégiaque et brisé selon le haut ténor de Cyrille Dubois (que j’entends plus ému que l’excellent Mathias Vidal, et moins poseur qu’Howard Crook), Scylla expressive et si bien chantante de Judith van Wanroij, tous deux cédant pourtant le pas devant Circé.

La magicienne, où jusque dans la vocalité semble passer le souvenir de la Médée de Lully, était à jamais, du moins je le croyais, Rachel Yakar. Véronique Gens l’égale, dangereuse, blessée, sensuelle jusque dans la fureur, il faut l’entendre tout au long du quatrième acte, historique simplement. Elle suffirait à elle seule pour commander la possession de ce quatrième enregistrement d’un chef-d’œuvre où Leclair s’élevait aux hauteurs que Rameau avait atteintes dans sa seconde mouture de Dardanus une année auparavant.

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Marie Leclair
(1697-1764)
Scylla et Glaucus, Op. 11

Judith van Wanroij,
soprano (Scylla)
Cyrille Dubois,
ténor (Glaucus)
Véronique Gens, soprano (Circé)

Jehanne Amzal, soprano (L’Amour, Témire, Une bergère, Une Sicilienne)
Hasnaa Bennani, soprano (Vénus, Dorine)
David Witczak, baryton (Le Chef des Peuples, Hécate, Un sylvain)
József Gál, ténor (Premier Propétide, Un berger)
Márton Komáromi, baryton (Deuxième Propétide)

Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction

Un album de 3 CD du label Glossa GCD924015
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Photo à la une : © DR

Après Rameau

La tragédie lyrique tardive naissait, avec ses fastes et ses fantaisies, survivance que Gluck allait roidir, dépouillant le merveilleux au profit du tragique. Ce Jouissons de nos beaux ans !, qui pioche dans le connu et plus encore dans l’inconnu Continuer la lecture de Après Rameau

Symphonie dramatique

Berlioz n’aura pas écrit son orchestre le plus révolutionnaire dans sa Symphonie fantastique : c’est Shakespeare, malgré le texte médiocre d’Emile Deschamps, qui le lui inspirera au long de la très libre adaptation de Roméo et Juliette, une symphonie dramatique comme aussi La Damnation de Faust. Continuer la lecture de Symphonie dramatique