Archives par mot-clé : Wigmore Hall

L’archet du clavier

Pénultième volume de l’intégrale la plus complète des œuvres pour violon et piano (et inversement) de Mozart jamais enregistrée à ce jour, le cinquième volume de cet ensemble parfait où se répondent le violon aventureux d’Alina Ibragimova et le piano–orchestre de Cédric Tiberghien présente Continuer la lecture de L’archet du clavier

Beauté

« The Bel Canto Violin » proclament les disques de cette série – en fait une intégrale de tout ce que le violoniste anglais aura enregistré pour Decca et L’Oiseau-Lyre. Comme c’est vrai !

Campoli – abandonnez vous aussi le prénom, les Londoniens ne l’appelaient affectueusement que par son patronyme – né à Rome en 1906 dans une famille de musiciens (sa mère Elvira donnait la réplique à Caruso, rien moins) Continuer la lecture de Beauté

Lyriquiade russe

Gala publie deux bandes de radio dévoilant des versions jusque-là inédites de Boris Godounov et de La Pucelle d’Orléans.

Boris Godounov, RAI de Rome le 6 mai 1972 : Boris Khaïkine officie et dirige sa propre version de l’opéra (1), document qui serait déjà inestimable par sa seule présence, même si Continuer la lecture de Lyriquiade russe

Concert Kozena – Schiff à Londres (Wigmore Hall)

Le jeudi 4 février, deuxième de mes journées londoniennes, Magdalena Kožená et András Schiff donnaient un récital au Wigmore Hall.

Très beau lieu, presque secret, étroit – l’un de ces lieux, aussi, où l’acoustique présente quelques défauts par sa réverbération excessive, qui tend à brouiller les intentions des interprètes. Ce soir-là, les deux musiciens avaient organisé leur programme autour de la mélodie tchèque, celle des Janáček, Dvořák, que la mezzo-soprano a déjà défendue en studio à plusieurs reprises (Songs my mother taught, Love Songs).

L’écoute régulière des derniers albums de la mezzo-soprano (Haendel, Vivaldi), en compagnie du Venice Baroque Orchestra et d’Andrea Marcon, m’a définitivement convaincu de la froideur expressive de ce timbre ambré. La vocalisation toujours parfaite, la maîtrise assez impeccable des registres ne dissimulent pas tout à fait une faible imagination poétique.

Étonnant de voir en effet une cantatrice si peu soucieuse de transmettre les subtilités de sa langue, l’ironie, le sarcasme, la naïveté de ces miniatures littéraires. Magdalena Kožená chante fort, toute engagée dans une déclamation aussi peu nuancée que caractérisée.

Où sont les paysages et les atmosphères ? Peut-on interpréter des mélodies de Janáček sans souligner l’invention perpétuelle de la prosodie et des couleurs ? Peut-on jouir des ballades narratives de Dvořák sans ressentir toute l’ironie tendre qu’y met en réalité le compositeur ?

Bref, un concert légèrement monotone, heureusement sauvé par l’interprétation de Dans les brumes de Janáček par András Schiff, vision à la fois hautaine, implacable et richement colorée.

Photo : (c) DR