Finalement, Herbert von Karajan eut gain de cause. Après des saisons passées à redorer le blason des Wiener Symphoniker, il fut décrété en 1955 chef à vie de ses chers Philharmoniker, l’autre phalange de la ville avec laquelle il avait gravé ses premiers 78 tours, puis Salzbourg tomba inévitablement dans son escarcelle l’année suivante. Continue reading Philharmoniker
Tag Archives: Pierre Fournier
Romanesque
Tout le violoncelle de Richard Strauss ? Daniel Müller-Schott, comme avant lui Ophélie Gaillard, l’a voulu. Quelle chance pour son violoncelle au beau timbre de baryton d’avoir pour la Sonate de jeunesse, si brahmsienne Continue reading Romanesque
Suites éternelles
Dès son premier enregistrement des Suites, un peu avant sa trentaine, Yo-Yo Ma les faisait déjà danser, archet svelte, violoncelle léger, avec pour les méditations quelque chose du ton âpre de Pau Casals. Il y reviendra une seconde fois Continue reading Suites éternelles
Le violoncelle de la puszta
La vaste Sonate pour violoncelle seul que Zoltán Kodály écrivit pour Jenő Kerpely au cœur de la Grande Guerre aura trouvé son héros avec János Starker. Hongrois comme Kodály, proche du compositeur au Conservatoire de Budapest, il savait comme aucun autre (sinon Pierre Fournier dont l’approche était aux antipodes, lui qui y voyait d’abord l’ombre de Bach) en faire sonner les musiques populaires.
István Várdai est absolument dans sa filiation, virtuose comme lui dans l’expression d’un certain folklore plus imaginaire qu’en aucune autre œuvre du compositeur d’Háry János, mais virtuose d’abord par la parfaite réalisation de tout ce que Kodály sollicite du violoncelle qui ne soit pas de son emploi naturel : il veut que l’instrument évoque le cymbalum ou les orchestres itinérants des verbunkos, mais aussi les musiques des tziganes qui hantent la puszta, cette steppe des plaines hongroises ; il sait en tirer des effets de percussion que les compositeurs du XXe siècle pilleront sans vergogne.
Mais il y a plus dans le jeu d’István Várdai, violoncelliste majeur de la jeune génération : la souplesse agogique, un archet fluide au possible qui laisse apercevoir les grandes structures d’une œuvre où fatalement le souvenir des Suites de Bach doit paraître, mais avec une certaine discrétion.
Le disque y ajoute tout ce que Kodály aura composé pour le violoncelle, Klara Würtz y mettant son piano narratif, si plein de timbres, idéale pour la très jolie Sonate Op. 4 si pleine de fantaisie, assez debussyste. Qui la jouait avec autant de finesse, en étant si bien pris dans les timbres du piano ? Miklós Perényi, avec Zoltán Kocsis. C’est dire !
LE DISQUE DU JOUR
Zoltán Kodály (1882-1967)
Sonate pour violoncelle seul en si mineur, Op. 8
Sonatine pour violoncelle et piano
Capriccio pour violoncelle seul
Adagio pour violoncelle et piano
Sonate, Op. 4
István Várdai, violoncelle
Klara Würtz, mezzo-soprano
Un album du label Brilliant Classics 95574
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Photo à la une : © DR
Le violoncelle chante
Bohuslav Martinů écrivait pour les instruments à cordes comme pour des chanteurs, et particulièrement pour le violoncelle dont il magnifia les timbres dans son Second Concerto de 1945 Continue reading Le violoncelle chante