L’Hypermnestre de Charles-Hubert Gervais est un cas d’école. Ouvrage phare de l’Académie Royale de Musique, repris après sa création en 1716 jusqu’en 1766, cette Tragédie Lyrique emblématique du second souffle du genre après Lully aura résisté à la Révolution Rameau, à la floraison de la Pastorale Héroïque et à l’essor de l’Opéra-Ballet, conservant les canons d’un style en enrichissant sa grammaire d’italianismes savamment intégrés. Continue reading Noces de sang
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Passion 1731
Certaines de ses cantates furent attribuées longtemps à Bach, et Bach lui-même inclut dans le Clavierbüchlein qu’il destinait à Anna Magdalena une de ses Partitas. Ne serait-il pas temps qu’enfin Continue reading Passion 1731
Les Indes brillantes
Le plus célèbre des opéras de Rameau depuis qu’il sera revenu dans l’opulent habillage de Büsser sur la scène de Garnier en 1952 ? L’ouvrage fit en tous cas la légende du Dijonnais pour un public Continue reading Les Indes brillantes
Purcell à la française, Vol. 2
S’il est bien une œuvre où le génie de Purcell pour le théâtre se régale, c’est The Fairy Queen : le substrat savoureux apporté par la pièce de Shakespeare lui autorise toutes les audaces.
Roulements de tambour et tempête de cordes Continue reading Purcell à la française, Vol. 2
Le Soleil Noir du Grand Siècle
Olivier Schneebeli revient à son cher De Lalande dans les lieux mêmes où il avait honoré trois de ses grands motets : la Chapelle Royale du Château de Versailles. On était en octobre 2001, Jean-Claude Magloire lui avait prêté La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Howard Crook y déployait son expressif haute-contre.
Seize ans plus tard, il ajoute aux motets (Beati quorum remissa sunt, Quam dilecta, Audite celi que loquor) enregistrés alors pour Virgin par les micros de Radio France trois chefs-d’oeuvre : Venite exultemus Domino, De profundis et Dominus regnavit.
L’ampleur de l’orchestre lullyste saisit dans le De profundis que De Lalande retoucha après la mort de Louis XIV, Olivier Schneebeli y déployant une implorante pompe funèbre où Reinoud van Mechelen apporte la touche d’espoir de son haute-contre stylé auquel Les Pages répondent, moment magique : écoutez bien le petit théâtre d’A custodia matutina.
Les deux autres motets sont donnés dans leurs moutures originales qui exaltent les contrastes entre chaque verset, complexifient les rapports entre les solistes et le chœur, magnifient un discours flamboyant qui emplit tout le vaisseau de la Chapelle Royale pour laquelle ils furent écrits, et c’est peu dire qu’Olivier Schneebeli anime avec autant de poésie que d’intensité le théâtre spirituel qu’y déploie De Lalande.
Disque saisissant où l’on entend grâce aux micros de Frédéric Briant l’acoustique si singulière de la Chapelle, où rayonne le sombre soleil du Grand Siècle dans son exacte sonorité : ce sont les instruments même des Vingt-Quatre Violons du Roi de Lully qui sont joués ici, raison de plus pour qu’Olivier Schneebeli persiste à enregistrer les autres motets de ce génie du genre.
LE DISQUE DU JOUR
Michel-Richard de Lalande (1657-1726)
Venite exultemus Domino, S. 58
De profundis, S. 23
Dominus regnavit, S. 65
Chantal Santon-Jeffery, soprano
Reinoud Van Mechelen, haute-contre
François Joron, taille
Lisandro Abadie, basse-taille
Les Pages & les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Collegium Marianum
Olivier Schneebeli, direction
Un album du label Glossa GCD924301
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Photo à la une : Le chef Olivier Schneebeli – Photo : © CMBV