Archives par mot-clé : Ansermet

Jean Martinon (III) : Voyage extatique en terres rousselliennes

Troisième épisode d’une série en quatre parties sur les années Philips de Jean Martinon

THE PHILIPS YEARS, 1953-1956 (III) :
VOYAGE EXTATIQUE EN TERRES ROUSSELLIENNES

La musique française, dont Martinon était déjà dans les années 1950 un interprète reconnu et aguerri, tient également une place de choix dans cette rétrospective Philips. Les premiers enregistrements Roussel (9 au 11 février 1953 pour la Suite du « Festin de l’Araignée », 4 et 5 octobre 1954 pour « Bacchus et Ariane ») étonneront les admirateurs fervents des sessions stéréophoniques publiées chez Erato. Continuer la lecture de Jean Martinon (III) : Voyage extatique en terres rousselliennes

Rimski-Korsakov – Ansermet : un orchestre aux saveurs crues

Ce double album contient des gravures célèbres d’Ansermet dans la musique de Nikolaï Rimski-Korsakov. De la suite symphonique Antar, véritable chef-d’œuvre du compositeur russe, le chef suisse donne une interprétation intense et dramatique, étonnamment noire et tragique – écoutez les cuivres. Ce furent en réalité les premières sessions stéréophoniques de la compagnie anglaise. L’idée en revient au responsable des opérations techniques des studios de West Hampstead, Arthur Haddy, qui souhaitait enregistrer les prochaines sessions de la Suisse Romande au moyen d’un nouveau système de captation du son. Il convia l’ingénieur Roy Wallace, réputé pour sa compréhension de ces toute récentes techniques, à se rendre en Suisse pour la direction opérationnelle des séances d’enregistrement. Quelques semaines plus tard, Ansermet, écoutant les prises d’Antar (le 13 mai 1954), fut enchanté du résultat final : « C’est magnifique, remarquable, comme si j’étais resté tranquillement à mon bureau ! », dit-il, et en dix ans, les stéréophonies de Decca atteindront un niveau encore aujourd’hui insurpassé. Continuer la lecture de Rimski-Korsakov – Ansermet : un orchestre aux saveurs crues

Rimski-Korsakov par Ansermet (I)

Ernest Ansermet grava Schéhérazade de Rimski-Korsakov à trois reprises, deux fois à Paris, en 1948 et 1954, la dernière à Genève en 1960. Il s’agit ici de la seconde, qui constitua également la première prise de son stéréophonique de Decca à Paris (décidément, Ansermet est l’homme des premières en ce domaine!).

Cette deuxième interprétation avec la Société des Concerts du Conservatoire est totalement différente de la gravure avec L’Orchestre de la Suisse Romande, d’une finesse incomparable dans les accentuations, les phrasés, et aussi d’une liberté imaginative incroyable – les solos si expressifs, inoubliables, de Lorand Fenyves.

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Extraordinaires Sibelius & Rachmaninov d’Ansermet (1963, 1954)

A ne pas mettre entre les mains des cœurs fragiles. Depuis nos précédents articles, notre enthousiasme vis-à-vis de la stupéfiante Quatrième de Sibelius d’Ansermet et de l’orchestre genevois en 1963 ne s’atténue pas. Les interrogations fusent : comment peut-on donner une vision aussi rauque et noire avec un orchestre si naturellement lumineux et ensoleillé ? Ecoutez les Brahms des mêmes sessions et le début de Sibelius !, … le monde a basculé. Comment Ansermet arrive-t-il à suggérer cette impression de malaise psychologique croissant ? Le tempo très modéré du dernier mouvement n’en est pas la seule explication. Le travail du chef sur les couleurs, les textures et les oppositions orchestrales est prodigieux de bout en bout, tel ce premier accord qui installe d’emblée un climat d’incertitude harmonique inoubliable – l’oreille y perçoit méticuleusement tous les instruments employés (ah, les bassons français!).

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Ansermet : les premières années Decca chez Cascavelle

Il y a quarante ans disparaissait un grand musicien du XXe siècle, Ernest Ansermet, fondateur de L’Orchestre de la Suisse Romande, et son directeur musical de 1918 à 1967. Alors que Decca Australie débute la réédition intégrale de son legs officiel (Le retour d’Ansermet sur Qobuz), le label suisse Cascavelle a regroupé sous le titre de « The Early Days » la totalité des volumes de l’ancienne édition Dante/LYS déjà conçue par François Hudry, biographe du chef d’orchestre. Continuer la lecture de Ansermet : les premières années Decca chez Cascavelle