En lumière

En juillet 2022, Martyn Brabbins réalisa l’un de ses souhaits les plus tenaces : enregistrer l’immense RequiemCharles Villiers Stanford assembla un vaste effectif, taillé à la mesure de son propos. Le disque paraît une année avant les commémorations du centenaire de la disparition de ce compositeur emblématique de l’ère victorienne.

Un requiem ? Oui, mais baigné par la certitude de la rédemption, pénétré d’une lumière de haute spiritualité, et d’une écriture absolument indifférente aux canons de ce style d’œuvre.

Fatal, Stanford était irlandais, de confession protestante, mais réfugié dans le catholicisme latin de l’office des morts, il baigne son orchestre dans une sorte de romanité fantasmée qui lui inspire des pages d’un angélisme transcendant dont seul Gabriel Fauré saura retrouver, par d’autres voies, l’élévation séraphique : écoutez seulement l’introduction de la soprano et du violon pour le In memoria aeterna, avant le Dies Irae, plus inquiet que terrifié. En Albion seul ensuite John Foulds, puis Benjamin Britten, oseront des Requiem aussi inoubliables, mais ils étaient tous deux de confession catholique.

L’enregistrement est superlatif, très au-dessus de la première proposition par les forces irlandaises pour Marco Polo (Naxos), probablement réalisé en marge de ce concert historique que la BBC avait retransmis, porté par un quatuor et un chœur partageant une même ferveur, et donne enfin à entendre toutes les beautés de cette admirable partition.

LE DISQUE DU JOUR

Charles Villiers Stanford (1852-1924)
Requiem, Op. 63

Carolyn Sampson, soprano
Marta Fontanals-Simmons, mezzo-soprano
James Way, ténor
Ross Ramgobin, baryton
University of Birmingham Voices
City of Birmingham Symphony Orchestra
Martyn Brabbins, direction

Un album du label Hypérion CDA68418
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Photo à la une : le chef d’orchestre Martyn Brabbins – Photo : © DR