Impertinence

Après un revigorant disque de symphonies de jeunesse, Gottfried von der Goltz persévère chez Mozart, troquant la baguette pour l’archet, et quel ! Son violon historiquement informé débarrasse les trois « grands » concertos de tout classicisme, bariolages alla Vivaldi, phrasés impertinents, sonorités piquantes, voilà qui change drastiquement les visages de ces partitions trop souvent caressées dans le sens du poil.

La vigueur du discours, le brio sans frein des allegros, quelle ivresse, que Kristian Bezuidenhout anime avec esprit, piquant l’orchestre des ornements et des contrechants de son pianoforte : il est chez lui avec les Freibourgeois, accompagnateurs inspirés de sa série de Concertos de Mozart chez harmonia mundi, tout cela vous a un élan, une vie !, si bien que j’attends déjà par les mêmes les autres concertos et même les symphonies qui gagneraient peut-être à être partagées entre le violoniste et le pianofortiste, tant ce dernier se révèle ici chef à part entière.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216
Concerto pour violon et orchestre No. 4 en ré majeur, K. 218
Concerto pour violon et orchestre No. 5 en la majeur,
K. 219

Gottfried von der Goltz, violon
Freiburger Barockorchester
Kristian Bezuidenhout, pianoforte, direction

Un album du label Aparté AP299
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Photo à la une : le violoniste Gottfried von der Goltz – Photo : © DR