La grande Helen

Munich, le 11 décembre 1988, concert de pré-Noël : les « moineaux » du Dôme de Regensburg sont venus en voisin, cornaqués par leur chef historique, Georg Ratzinger, le frère du futur Pape, l’Orchestre de la Radio de Munich est doucement bercé par Kurt Eichhorn.

Spiritualité sereine prise chez Mozart (sublime Laudate Dominum) ou dans des pages du Messie (en allemand), merveilleux bouquet de chansons a capella pour la Nativité par les jeunes gosiers si bien éduqués, tout pourrait sonner un peu lisse, mais heureusement, il y a Helen Donath, qui ne refusait jamais de participer à ces occasions : pour la naissance du Christ chez Haendel, diseuse magique pour l’assemblée des bergers, plus mesurée pour Erwache, frohlocke, mais toujours avec ce timbre si émouvant.

Surprise, le concert se termine par un feu d’artifice que Kurt Eichhorn essaiera vainement de tempérer. Helen Donath sourit dans un Exsultate, jubilate qu’elle envole de sa longue voix, céleste, fusante dans les vocalises de l’Alleluja, mais surtout touchante dans ce que je crois bien être un des plus beaux Tu virginum corona que j’ai jamais entendus depuis celui de Margaret Marshall.

LE DISQUE DU JOUR

Weihnachtskonzert

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Messiah, HWV 56 (extraits)
Arcangelo Corelli
(1653-1713)
Concerto grosso en sol mineur, Op. 6 No. 8, “Pour la nuit de Noël”
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Ave verum corpus, K. 618
Vesperae solennes de Confessore, K. 339 (extrait : V. Laudate Dominum)
Exsultate, jubilate, K. 165

Helen Donath, soprano
Regensburger Domspatzen
Münchner Rundfunkorchester
Kurt Eichhorn, direction

Un album du label Orfeo C23091
Acheter l’album sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : la soprano Helen Donath – Photo : © DR