La grande Sonate pour violoncelle est l’un des trésors de la musique de chambre de Grieg, vaste chant continu malgré les césures des mouvements, débordé de mélodies, où le piano est loin d’être le second sujet comme dans les sonates classiques : Herbert Schuch en sculpte les paysages et emporte les chants fiévreux, Daniel Müller-Schott empoignant son archet, laissant de côté sa réserve un rien aristocratique.

Non qu’il se déboutonne, au contraire, la concentration de son jeu, l’ampleur de son archet, les pianissimos grondeurs et les forte torrentiels exhaussent l’œuvre à un rang de quasi symphonie.

Les mélodies populaires, sous-jacentes dans la Sonate pour violoncelle, éclatent au long de l’Appassionato de la 3e Sonate pour violon, la grande caisse s’y glissant sans un pli, le piano étant à nouveau un personnage dans cet univers de contes souvent noirs.

Le rare Intermezzo, quelques mélodies sans (les) paroles mais pas sans chant complètent ce disque parfait, dont aucune discothèque Grieg ne saurait se passer.

LE DISQUE DU JOUR

Edvard Grieg (1843-1907)
The Cello Works

Sonate pour violoncelle et piano en la mineur, Op. 36
Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45
(arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)
Intermezzo en la mineur,
EG 115
Den ærgjerrige, Op. 26 No. 3 (arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)
Den forældreløse, Op. 4 No. 1 (arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)
Jeg lever et liv i længsel, Op. 70 No. 2 (arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)
Ved moders grav, Op. 69 No. 3 (arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)
Dulgt kjærlighed, Op. 39 No. 2 (arr. pour violoncelle et piano : Müller-Schott)

Daniel Müller-Schott, violoncelle
Herbert Schuch, piano

Un album du label Orfeo C240221
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Photo à la une : le violoncelliste Daniel Müller-Schott – Photo : © DR