La Comtesse

Peu à peu, l’œuvre de Dora Pejačević sort de l’ombre. Ses merveilles pianistiques où, d’une main habile, elle fait sienne les illuminations de Grieg, les subtilités de Mendelssohn, formant un langage qui flirte par instants avec celui de Debussy, se cherchaient un interprète d’élection, elles l’ont enfin trouvé.

Ekaterina Litvintseva dont je vous ai déjà vanté ici les beaux Rachmaninov, transfigure de son pianisme vertigineux, aussi bien les pièces de pur charme (La Vie des fleurs est, incroyable de poésie, la pianiste y met un art suggestif soufflant), que les mystères des deux Nocturnes beaux comme des Whistler.

La fantaisie sarcastique, persiffleuse (ces glissandos qui griffent le clavier et font écho au Feux d’artifice de Debussy) du Capriccio, pouvait-elle augurer du chef-d’œuvre qu’est la Deuxième Sonate, où soudain une veine plus sombre affleure, avant qu’un Finale emporté ne laisse apparaitre l’ombre de Scriabine ? Ekaterina Litvintseva en donne une lecture fulgurante.

Pour beaucoup, la qualité de ces musiques révélera un compositeur inspiré, enfin sauvé de l’oubli. Et maintenant, je vais me tourner vers ses mélodies.

LE DISQUE DU JOUR

Dora Pejačević (1885-1923)
6 Pièces de fantaisie
La Vie des fleurs
Valses-Caprices
Capriccio, Op. 47
2 Nocturnes
Sonate pour piano No. 2

Ekaterina Litvintseva, piano

Un album du label Piano Classics PCL10226
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Photo à la une : la pianiste Ekaterina Litvintseva – Photo : © DR