Héro Haendel

La voix longue, le timbre masculin, les mots emplis d’émotions, les consonnes en fureur, les voyelles qui rêvent, Christophe Dumaux est devenu le contre-ténor Haendel de notre temps. Je me souviens encore de son Tolemeo venimeux et virtuose dans le Giulio Cesare de Garnier, quelle incarnation !

C’est la force première de ce récital époustouflant, faire paraître en un air non seulement les sentiments du personnage, mais le personnage lui-même, Polinesso, l’élégie de Bertarido, la fureur folle d’Orlando qui est le héros fil rouge du disque.

Impossible de ne pas admirer la beauté intrinsèque de la voix, de ne pas céder à l’empire de sa puissance expressive d’autant que le drame est omniprésent dans l’orchestre, emmené avec flamme par Laurence Cummings.

Commencez par « Ah stigie larve », écoutez ce théâtre des mots, puis laissez-vous enlacer par le ton ironique de « Vaghe pupille ». Quel art !

Au centre du disque, un 8e Concerto grosso tout entier dansé, très français, fait un entracte idéal à cette soirée d’opéra.

LE DISQUE DU JOUR

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Airs tirés d’Orlando (HWV 31), Giulio Cesare in Egitto (HWV 17), Ariodante (HWV 33), Rodelinda (HWV 19), Teseo (HWV 9), Rinaldo (HWV 7)
Concerto grosso en ut mineur, HWV 326

Christophe Dumaux, contre-ténor
FestspielOrchester Göttingen
Laurence Cummings, direction

Un album du label Accent ACC26413
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Photo à la une : le contre-ténor Christophe Dumaux – Photo : © DR