Chants du soir

La musique vocale de Couperin est quasi toute pour l’église, mieux pour le couvent. Ses Leçons de Ténèbres épurées, loin des folies ultramontaines qu’y joignaient Charpentier ou même parfois Lambert, sont revenues en grâce depuis l’enregistrement pionnier de Nadine Sautereau et de Janine Collard (Erato), au point de ravir la vedette aux divers cahiers de Charpentier justement.

Chantal Santon Jeffery et Anne Magouët les chantent avec cette retenue qui accroît encore leur pouvoir de méditation et d’élévation, musique absolument nue qui ne veut être que celle de l’âme, alors que pour le Psaume Mirabilia testimonia tuoa, elles offrent une lecture plus physique.

Mais la vraie surprise de l’album, ce sont les Motets à voix seule, magnifiquement incarnés par Benoit Arnould, huit brèves sentences dont l’impact poétique supplante le message spirituel. Tout le génie tendre de Couperin s’y révèle soudain, aussi libre à l’église qu’il savait l’être au salon.

LE DISQUE DU JOUR

François Couperin (1668-1733)
Leçons de ténèbres
Première leçon à une voix
Seconde leçon à une voix
Troisième Leçon à deux voix

Quatre versets du psaume Mirabilia testimonia tua composé et chanté par ordre du Roy
8 Motets à voix seule, deux et trois parties, et symphonies (Paris, 1705)

Chantal Santon Jeffery, soprano
Anne Magouët, soprano
Benoît Arnould, baryton
Les Ombres
Margaux Blanchard, Sylvain Sartre, direction

Un album du label Mirare MIR358
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Photo à la une : Le baryton Benoît Arnould – Photo : © Antoine Monfajon