Courez à la Deuxième Sonate de Chopin, la noblesse des traits, l’éloquence sans grandiloquence, la tenue de la Marche funèbre dont le trio laisse poindre l’émotion, l’irrépressible ligne droite du Finale, croirait-on tant de maîtrise et de poésie chez un jeune homme de vingt-quatre ans ? Continuer la lecture de Pour l’Amour de Nelson
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Hommages
Quel voyage dans les ténèbres, cette Fantaisie en fa mineur, emplie de paysages et de contes, avec dans le dolce qui l’ouvre déjà cette inquiétude devant les tempêtes que va devoir traverser le Wanderer. On est vraiment dans le tableau de Caspar David Friedrich, face à cette mer de nuages. Âpre, tendue, fusante à mesure, pour tout dire drastique de geste et de conception – ce qui n’exclut pas des imaginations sonores dignes d’Horowitz pour le premier thème – ce voyage Sergio Tiempo le fait de concert avec Martha Argerich – sa seconde mère en quelque sorte ; bambin il sautait sur ses genoux.
Depuis il est devenu le virtuose flamboyant que l’on sait, mais surtout un des plus merveilleux musiciens de sa génération qui célèbre ici, dans une collection d’enregistrements en studio réalisés en 2017 et 2018, ses amitiés musicales, qui sont autant d’affinités électives.
De merveilleuses unions en découlent, généreuses avec Mischa Maisky (la manière dont il lance le grand trait initial de l’Introduction et Polonaise est brillante !), merveilleuses de poésie avec sa mère Lyl pour d’émouvants Entretiens de la Belle et la Bête, savoureux d’hungarismes savamment dosés pour une poignée de Danses hongroises avec l’admirable Alan Weiss.
Rareté, avec sa sœur Karin Lechner, une transcription fabuleuse (probablement la 4 mains du compositeur lui-même) de la Sérénade pour cordes de Tchaikovski qui par sa rareté commanderait de posséder l’album. Et puis deux sourires à tirer les larmes, la Congada de Francisco Mignone et le Bailecito de Carlos Guastavino où s’enlacent et dansent les doigts de Sergio Tiempo et ceux de Nelson Freire.
Merveilleux album.
LE DISQUE DU JOUR
Frédéric Chopin (1810-1849)
Introduction et Polonaise Brillante en ut majeur, Op. 3
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, Op. 65
(extrait : III. Largo)
Maurice Ravel (1875-1937)
Ma mère l’Oye – Suite, M. 60 (version pour piano quatre mains ;
2 extraits : I. Pavane de la Belle au bois dormant ; IV. Les entretiens de la Belle et de la Bête)
Johannes Brahms (1833-1897)
Danses hongroises, WoO 1 (4 extraits : Nos. 17, 7, 20 & 5)
Francesco Mignone (1897-1986)
Congada
Carlos Guastavino (1912-2000)
Bailecito
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Sérénade pour cordes en ut majeur, Op. 48, TH 48 (version pour piano 4 mains)
Franz Schubert (1797-1828)
Fantaisie en fa mineur, D. 940
Mischa Maisky, violoncelle (Chopin)
Lyl Tiempo (Ravel)
Alan Weiss, mezzo-soprano (Brahms)
Nelson Freire (Mignone, Guastavino)
Karin Lechner (Tchaikovski)
Martha Argerich (Schubert)
Sergio Tiempo, piano
Un album du label Avanti Classic AV10552
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Photo à la une : le pianiste Sergio Tiempo – Photo : © DR
Alma brasileira
Quel ton mortifère pour ouvrir le Cinquième Chôro ! et qui rendra la danse indienne incongrue, vite refermée par le retour de ce fondu au noir. Bien plus que la classique saudade, et d’ailleurs ce disque ne présente pas le visage le plus ouvert du piano de Villa-Lobos Continuer la lecture de Alma brasileira
Nelson vivant
Le titre est trompeur, de sessions pensées pour le disque et restées inédites, seules quatre pièces captées en 2014 et quatre autres à des dates différentes sont effectivement des inédits de studios Decca Continuer la lecture de Nelson vivant
Victoire continentale
Etrange de recevoir ce disque quelques jours après la disparition tragique de Nelson Freire.
En 1965, Martha Argerich remportait le Premier Prix du Concours Chopin, elle avait subjugué le jury – où figuraient Eugene List, Magda Tagliaferro, František Rauch ou Yakov Flier Continuer la lecture de Victoire continentale