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Archives par mot-clé : Hyperion
Après Mozart
Mozart avait créé plus qu’un genre, un engouement avec sa série des vingt-sept Concertos pour clavier qui enchantaient le public viennois autant que ses opéras. Tous les maîtres de ce nouvel Continuer la lecture de Après Mozart
Le clavecin danse
Malle aux trésors, le Fitzwilliam Virginal Book et les recueils de pièces de clavier gravitant autour de celui-ci auront fasciné les clavecinistes, musiques d’un autre monde qu’il faut savoir réinventer. Mahan Esfahani y céda dès ses dix-neuf ans Continuer la lecture de Le clavecin danse
Sur les cimes
Le temps des grands défis est-il venu pour Steven Osborne ? Son clavier fréquente Beethoven depuis assez longtemps, un volume de Bagatelles avait initié ce fil rouge dans une discographie herborisant jusqu’à présent principalement chez les Français et les Russes Continuer la lecture de Sur les cimes
Pour l’archet d’Ysaÿe
Susciter des chefs-d’œuvre, Eugène Ysaÿe en fut coutumier, il est le héros du nouvel album qu’Alina Ibragimova et Cédric Tiberghien font paraître après leur grand voyage chez Mozart.
Son Poème élégiaque, inspiré par la scène au tombeau de Roméo et Juliette ouvre ce disque et vient rappeler quel compositeur d’importance il fut, avant même d’être l’inspirateur et l’interprète de génie que l’on sait. Il avait le don de créer un univers poétique hypnotique que l’archet de la violoniste saisit dans toutes ses nuances : le paysage qu’elle compose avec le piano éolien de Cédric Tiberghien à la fin de l’œuvre me poursuit de son long trille fuligineux.
La Sonate de Franck évite toute hystérie, sans pourtant rien perdre de son pouvoir d’émotion, la sonorité creusée du violon, le piano orchestral mais sans tapage, tout conduit à produire une lecture intériorisée qui suspend le temps dans le Recitativo-Fantasia, aux teintes fauréennes ici : quel art du pianissimo !
Vingt ans plus tard, Ysaÿe se tournait vers un autre organiste : Vierne lui écrirait-il une sonate ? Ysaÿe y mit son grain de sel, la partie de violon est étourdissante. Vierne, se prenant au jeu, écrivit une œuvre brillante, capricieuse de rythmes, pleine de surprises harmoniques, avec une magnifique partie de piano – pensée pour Raoul Pugno – que Cédric Tiberghien fait sonner avec des raffinements que peu y auront mis jusque-là alors que le l’archet d’Alina Ibragimova danse avec ivresse ou rêve, nostalgique à souhait. Heureux Vierne dont cette Sonate trop longtemps restée peu courue malgré les efforts de Jean Moulière et de quelques autres, aura suscité récemment deux belles versions, celle-ci et celle d’Elsa Grether et François Dumont.
En postlude, quelle jolie idée d’avoir placé la berceuse en train de s’endormir qu’est le tendre Nocturne de la grande Lili, pur instant de poésie, comme tout ce disque !
LE DISQUE DU JOUR
Eugène Ysaÿe (1858-1931)
Poème élégiaque, Op. 12 (version pour violon et piano)
César Franck (1822-1890)
Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 8
Louis Vierne (1870-1937)
Sonate pour violon et piano en sol mineur, Op. 23
Lili Boulanger (1893-1918)
Nocturne pour violon et piano
Alina Ibragimova, violon
Cédric Tiberghien, piano
Un album du label Hypérion CDA68204
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Photo à la une : le pianiste Cédric Tiberghien et la violoniste Alina Ibragimova – Photo : © DR