Après Mozart

Mozart avait créé plus qu’un genre, un engouement avec sa série des vingt-sept Concertos pour clavier qui enchantaient le public viennois autant que ses opéras. Tous les maîtres de ce nouvel instrument qu’on nommait pianoforte voulurent l’imiter, produisant une passionnante transition du classicisme au romantisme qu’Howard Shelley documente dans une série où abonde les inédits.

Johann Baptist Cramer en composa neuf à son propre usage et avec l’objet principal d’y illustrer sa technique spécifique dont il faisait commerce. Pourtant, les deux opus du début du XIXe siècle qu’a choisi Howard Shelley font oublier par leurs charmes mélodiques, leurs harmonies mozartiennes, l’élégance de leurs développements joueurs qu’ils voulaient être des objets pédagogiques.

Le 4e Concerto en particulier, plus souvent qu’à son tour lyrique et ombreux, est assez inventif jusque dans ses allures de paraphrase mozartienne pour mériter de revenir au répertoire, mais le 5e, plus romantique, montre avec un éclat supérieur cette bascule du salon vers le concert, du jardin vers la forêt. Weber n’est pas loin, tout un certain romantisme allemand y paraît, dont Shelley, accordé à la perfection avec les London Mozart Players qui concertent comme un vrai ensemble de chambre, distille les charmes ambigus. Vite, les autres concertos !

LE DISQUE DU JOUR

Johann Baptist Cramer (1771-1858)
Concerto pour piano et orchestre No. 4 en ut majeur, Op. 38
Concerto pour piano et orchestre No. 5 en ut mineur, Op. 48

Howard Shelley, piano, direction
London Mozart Players

Un album du label Hypérion CDA68270
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Photo à la une : le pianiste Howard Shelley – Photo : © Kevin Day