Archives par mot-clé : Joseph Keilberth

Chambre ardente

Le chef-d’œuvre lyrique d’Hindemith ? Certains rétorqueront que les petits opéras des années vingt sont plus radicaux, que le vrai génie lyrique d’Hindemith sera parvenu à destination plus tard, avec Mathis der Maler, et plus tard encore avec l’élévation spirituelle, et surtout cosmique, de Die Harmonie der Welt. Continuer la lecture de Chambre ardente

Otello du crépuscule

L’Allemagne produisit dans les années trente la première réévaluation du legs verdien, alors même que l’Italie, abandonné aux délices du symbolisme ou aux splendeurs du vérisme ne voyait plus en Verdi qu’un Dieu dont on vénérait seulement quelques idoles. Fritz Busch, Karl Böhm, Joseph Keilberth, Hans Schmidt-Isserstedt puis Ferenc Fricsay, rendirent Verdi à Verdi, mais en langue allemande, et même après l’ère nazie. Continuer la lecture de Otello du crépuscule

Ferveur

Pour Hans Rosbaud, ce parangon de la musique de son temps dont le style de direction d’orchestre si clair influença Pierre Boulez, le grand répertoire était un devoir : à la tête de son orchestre de la Sudwestfunk il se devait de présenter au public Beethoven, Brahms, Schubert, Mozart, Haydn, Bruckner même, en les mâtinant de Berg et de Schönberg. Continuer la lecture de Ferveur

Le violoncelliste perdu

Plus rien ne pourra m’étonner des éditeurs indépendants. Même s’il fut imaginé par des autorités forcément compétentes, je n’en reviens pas de tenir entre mes mains un coffret de 10 CD regroupant tous les enregistrements Telefunken de Ludwig Hoelscher. C’est avec lui, et Joseph Keilberth, que j’ai appris par le disque mon Concerto de Dvořák, version lyrique mais pleine de caractère dont les phrasés continuent de me surprendre en bien. Il y est ici parfaitement réédité, d’ailleurs la couverture du coffret proclame « Remastered from the original analogue tapes », et c’est justement dans une œuvre aussi exigeante que l’on prendre la mesure de sa virtuosité.

Ce coffret dédié à la mémoire d’un artiste qui s’est notoirement compromis avec le régime hitlérien mais a échappé à toute dénazification et poursuivit sa carrière au long des années cinquante et soixante est magnifiquement réalisé. Il reprend les pochettes d’origine et le strict format des parutions initiales. Ainsi la série des Solisten Konzert est-elle éditée disque après disque, ce qui fait des CDs biens brefs, mais c’est alors que la sonorité d’Hoelscher, génialement mise en valeur par Michael Raucheisen dans les deux premiers volumes, est la plus contagieuse. Parmi ces albums, un disque ne cesse de m’étonner, qui enchaîne toutes les Sarabandes des Suites de Bach !

Sommet de cet ensemble, évidemment l’intégrale Beethoven avec une autre égérie d’Hitler, Elly Ney. Ils ont abandonné les tensions de la guerre pour chanter vraiment très musique de chambre. C’est déconcertant de tendresse, de douceur, comme s’ils étaient revenus de tant de choses pour se retrouver en Beethoven.

Et maintenant qui ressuscitera l’héritage discographique dispersé entre Capitol et Vox d’un autre très grand violoncelliste, Joseph Schuster, un temps violoncelle solo de Furtwängler à Berlin ?

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig Hoelscher
The Complete Telefunken Recordings

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite No. 1 en sol maj, BWV 1007 (extrait : IV. Sarabande)
Suite No. 2 en ré mineur, BWV 1008 (extrait : IV. Sarabande)
Suite No. 3 en ut majeur, BWV 1009 (extrait : IV. Sarabande)
Suite No. 4 en mi bémol maj, BWV 1010 (extrait : IV. Sarabande)
Suite No. 5 en ut mineur, BWV 1011 (extrait : IV. Sarabande)
Suite No. 6 en ré majeur, BWV 1012 (extrait : IV. Sarabande)
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate No. 1 en fa majeur, Op. 5 No. 1
Sonate No. 2 en sol mineur, Op. 5 No. 2
Sonate No. 3 en la majeur, Op. 69
Sonate No. 4 en ut majeur, Op. 102 No. 1
Sonate No. 5 en ré majeur, Op. 102 No. 2
7 Variations sur « Bei Männern, welche Liebe fühlen » de « La Flûte enchantée » de Mozart, WoO 46
12 Variations sur « Ein Mädchen oder Weibchen » de « La Flûte enchantée » de Mozart, Op. 66
12 Variations sur « See, the Conqu’ring Hero Comes » de « Judas Maccabaeus » de Haendel, WoO 45
Frédéric Chopin (1810-1849)
Introduction et Polonaise brillante en ut majeur, Op. 3 (2 versions)
Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, Op. 65 (2 versions)
François Couperin (1668-1733)
Quatrième livre de pièces de clavecin, Ordre XX, Suite en sol majeur (extrait : III. Les Chérubins ou l’aimable Lazure. Légèrement)
Claude Debussy (1862-1918)
Sonate pour violoncelle et piano, L. 135 (2 versions, mono et stéréo)
Antonín Dvořák (1841-1904)
Waldesruhe, pour violoncelle et orchestre, Op. 68 No. 5, B. 182
Rondo en sol mineur pour violoncelle et piano, Op. 94, B. 171
Concerto pour violoncelle et piano No. 2 en si mineur, Op. 104
Gabriel Fauré (1845-1924)
Après un rêve, Op. 7 No. 1 (arr. pour violoncelle et piano)
Johann Ernst Galliard (1687-1749)
Sarabande en mi majeur
Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
Mélodie d’Orfeo ed Euridice (arr. pour violoncelle et piano : Grünfeld)
Félix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en si bémol majeur, Op. 45
Maurice Ravel (1875-1937)
Vocalise-étude en forme de Habanera, en sol mineur, M. 51 (arr. pour violoncelle et piano: Bazelaire)
Ottorino Respighi (1879-1936)
Adagio con variazioni pour violoncelle et piano
Camille Saint-Saëns (1935-1921)
Le Cygne, extrait du « Carnaval des animaux », R. 125
Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour arpeggione et piano en la mineur, D. 821 (extrait : III. Allegretto grazioso, adaptation pour violoncelle et piano : Cassado)
Giuseppe Valentini (1681-1753)
Sonate pour violoncelle et basse continue No. 10 en mi majeur

Ludwig Hoelscher, violoncelle
Michael Raucheisen, piano
Hans Altmann, piano
Elly Ney, piano
Philharmonisches Staatsorchester Hamburg
Joseph Keilberth, direction

Un coffret de 10 CD du label NCA234337
Acheter l’album sur le site www.uvmdistribution.com, ou sur Amazon.fr

Photo à la une : Le violoncelliste Ludwig Hoelscher et la pianiste Elly Ney – Photo : © Telefunken

Beethoven solaire

Un « nouveau » Concerto de Schumann par Annie Fischer – son quatrième publié si l’on compte la version de studio avec Otto Klemperer – cela ne se refuse pas, d’autant que Carlo Maria Giulini l’accompagne avec le Philharmonia Orchestra ! Continuer la lecture de Beethoven solaire