Archives par mot-clé : Hippolyte et Aricie

Mai 1744

Adieux Sommeil, adieux monstre : en choisissant la version remaniée par Rameau pour la reprise de son Dardanus à L’Académie Royale de Musique en mai 1744, György Vashegyi se prive d’un quatrième Continuer la lecture de Mai 1744

Fêter Mondonville

Quel bonheur éclatant s’échappe de toutes les œuvres de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville ! L’élan des thèmes, la profusion de l’orchestre qui imagine tant de couleurs, la noblesse du chant qui sait toujours saisir l’expression juste Continuer la lecture de Fêter Mondonville

Rameau et la Paix de Fontenoy

Le somptueux livre-disque qui enchâsse cette nouvelle version du Temple de la Gloire – la deuxième en fait, seul Jean-Claude Magloire l’avait précédé en 1981, coupant abondamment – s’ouvre sur le fameux portrait de Voltaire brossé par Quentin de La Tour : ce roué d’Arouet vous affiche un petit sourire en coin qui a l’air de dire : « J’ai bien profité de Rameau ».

Et en effet, ce Temple de la Gloire qu’il brossa nonchalamment malgré les piques et les humeurs du dijonnais, lui permit de paraître à Versailles, lui qui voulut vainement briller à la Cour, celle de Louis XV, et même plus tard du jeune Louis XVI, rêve qui le fit revenir de se retraite de Ferney et mourir à Paris.

Bon, laissons là les bisbilles entre le librettiste et son musicien, d’autant qu’emporté par la battue vive de Guy van Waas, ce Temple, pour divertissement qu’il soit et sans jamais avoir même la tentation de prétendre aux inventions d’Hippolyte et Aricie qui avaient fort agacé Voltaire, est du très beau Rameau, habile, brillant, jouant des codes et osant un orchestre merveilleux et des effets stupéfiants que ce soient les musiques guerrières du PrologueDiderot cite dans son Neveu de Rameau la scène initiale, preuve que l’œuvre laissa des traces parmi les contemporains – aux abondantes musettes de la Première Entrée en passant par les danses des faunes de Bacchus. Quel plaisir, quel entrain, quel brio si bien dorés par le geste chorégraphique qu’y met la troupe assemblée ici : car c’est bien la danse qui déborde tout ici, impérieuse, solaire, emportée par une équipe de chant ardente où brillent particulièrement Judith van Wanroij et Alain Buet.

Glossa n’a pas mis les mêmes moyens pour publier le premier enregistrement du ballet héroïque Les Fêtes de Polymnie, elles aussi écrites pour célébrer la bataille de Fontenoy emportée par une contre-attaque décisive du Duc de Richelieu. Ses chœurs aussi abondants que somptueux marquèrent le public du temps.

Cette fois, la résurrection vient de Budapest, menée avec éclat mais non sans lourdeur par György Vashegyi qui y conduit des chœurs nombreux et vaillants. La musique martiale n’a pas non plus les charmes et la variété du Temple de la Gloire et la distribution affiche une merveille, Véronique Gens Stratonice et Oriade de grande venue, et une désillusion, Mathias Vidal dans un jour de naufrage qui étrangle ses aigus. Quel dommage ! Et si Guy van Waas s’attelait là aussi à faire renaître ce Rameau qu’on a un peu vite déclaré mineur ?

LE DISQUE DU JOUR

cover waas rameau temple ricercarJean-Philippe Rameau (1683-1764)
Le Temple de la Gloire

Judith van Wanroij, soprano (Lydie, Plautine)
Katia Velletaz, soprano
(Une Bergère, une Bacchante, Junie)
Chantal Santon-Jeffery, soprano (Arsine, Érigone,
la Gloire)

Mathias Vidal, ténor (Apollon, Bacchus, Trajan)
Alain Buet , basse (L’Envie, Bélus, le Grand Prêtre de la Gloire)

Les Agrémens
Orchestre de Chambre de Namur
Guy van Waas, direction
Un livre-disque (2 CDs) du label Ricercar RIC363
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cover rameau polymnie glossaJean-Philippe Rameau
Les Fêtes de Polymnie
(Ballet héroïque, Paris, 1745)

Aurélia Legay, dessus (Mnémosyne, Hébé, Argélie)
Emőke Baráth, dessus (Polymnie, une Suivante d’Hébé, une Syrienne)
Márta Stefanik, dessus
(La Victoire)
Véronique Gens, bas-dessus (Stratonice, Oriade)
Mathias Vidal, haute-contre (Le Chef des Arts, Alcide, Antiochus)
Thomas Doliè, basse-taille (Jupiter, Séleucus, Zimès)
Domonkos Blazsó, basse-taille (Le Destin)

Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction
Un album de 2 CD du label Glossa GCD 923502
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Photo à la une : © DR

A entendre

D’emblée : le chef-d’œuvre de Rameau, outrageusement relu par Jonathan Kent, spectacle flashy et qui s’imagine provocateur, ne se regarde simplement pas, d’autant qu’Ivan A. Alexandre avait préalablement remis Hippolyte et Aricie dans les lumières, les costumes, les décors et la machinerie Continuer la lecture de A entendre