L’ombre de Schumann

L’Italie n’était qu’opéra lorsque, franc-tireur absolu, Giuseppe Martucci initia le renouveau de la musique instrumentale transalpine. Se doutait-il qu’il ouvrait la voie à cette renaissance qui prendra son essor au début du XXe siècle avec Casella, Respighi puis Malipiero ?

Ses œuvres d’orchestre, sa musique de chambre sont maintenant connues, aimées, mais ses opus de piano restaient encore dans l’ombre. En voici parmi les plus significatifs. Dans les Six Pièces, l’ombre de Schumann est omniprésente, mais avec une pointe de fantaisie ultramontaine, et même un côté pièce de caractère : la marche orientale, une fois entendue, ne s’oublie plus.

Schumann cède la place à une écriture bien plus latine dans la Novella et la Fantasia, dont l’écriture débridée a quelque chose de fauréen, comme les deux admirables Nocturnes Op. 70, leur bel canto ombreux rappelle à quel point Martucci fut un génie de la nostalgie en musique.

Alberto Miodini joue tout cela plus poétique que brillant, qui songerait à le lui reprocher, d’autant que son piano un rien mat le lui commande. Belle découverte.

LE DISQUE DU JOUR

Giuseppe Martucci (1856-1909)
6 Pièces pour piano, Op. 44
Novella en si bémol majeur, Op. 50
Fantasia en sol mineur, Op. 51
2 Notturni, Op. 70

Alberto Miodini, piano

Un album du label Brilliant Classics 94800
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Photo à la une : Le pianiste italien Alberto Miodini – Photo : © A. Montacchini