Into the Light

Un Messie pour Noël ? Peut-être bien. La battue alerte d’Emmanuelle Haïm, ses chœurs si français de son, d’articulation de couleurs, mais à l’anglais soigné, son geste preste iront à la Nativité menée grand train. Mais pour la Passion, le drame se perd, la direction se fait plus furieuse que tragique, une dimension manque alors.

Résurrection grandiose, rayonnante, un rien froide pourtant. Décidément, Emmanuelle Haïm et sa grande bande voient l’œuvre plus du côté de l’hymne que de la narration, mais on admire la perfection de la lecture d’autant qu’elle est captée à Lille en concert.

Côté solistes, le compte n’y est pas souvent : Christopher Purves, en petite voix et en graves sourds, peine dans les vocalises de « Why do the nations so furiosly rage together », et Andrew Staples reste parfaitement prosaïque et de timbre ingrat. Lucy Crowe rayonne comme à son habitude, mais n’émeut pas.

La surprise vient de Tim Mead, l’alto du moment pour le répertoire anglais. Voix longue, impeccablement placée, couleurs sereines, mots éloquents, tout y est. Mais on est à moitié de l’œuvre, donc oui, à écouter au coin de la Crèche.

LE DISQUE DU JOUR

cover messiah haim eratoGeorg Friedrich Haendel (1756-1791)
Messiah (Le Messie)

Lucy Crowe, soprano
Tim Mead, contre-ténor
Andrew Staples, ténor
Christopher Purves, baryton-basse
Le Concert d’Astrée
Emmanuelle Haïm, direction

Un album de 2 CD du label Erato 825646240555

Photo à la une : (c) DR