Après le Van Cliburn

Une médaille d’or au Van Cliburn 2009 lui aura ouvert les portes des grands orchestres et des salles de récital du monde entier. Son clavier élégant, sans une once de narcissisme, avait déjà rayonné dans un disque récital un peu carte de visite pour le même label, mais la Sonate de Leoš Janáček montrait un poète. Le voici pour son premier album avec orchestre, pour un couplage qui pourrait surprendre.

Haochen Zhang, formé au Curtis Institute dans la classe de Gary Graffman aurait pu en sortir seulement virtuose, et en effet il ne fait qu’une bouchée du Finale du Concerto de Tchaikovski, le jouant dans un tempo irréel (et dans un toucher fusant qui l’est tout autant), mais il aura parfait son art avec Andreas Haefliger – écoutez comme il chante l’Andantino, la beauté de cette sonorité.

Certains trouveront son Deuxième de Prokofiev sans démonisme, surtout ceux qui auront encore dans l’oreille l’éclat noir de Severin von Eckardstein au Reine Elisabeth, mais quelle musicalité, quel art de survoler d’une patte si féline les terribles pièges du Scherzo, la tempête de clavier du premier mouvement.

Dima Slobodeniouk lui ajuste un accompagnement tout aussi musical, au diapason de ce pianiste trop discret, un des plus musiciens que la Chine nous ait offerts, virtuose jamais tape-à-l’œil.

LE DISQUE DU JOUR

Sergei Prokofiev (1891-1953)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 16
Piotr Ilitch Tchaikovski (1840-1893)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en si bémol mineur, Op. 23

Haochen Zhang, piano
Lahti Symphony Orchestra
Dima Slobodeniouk, direction

Un album du label BIS Records 2381
Acheter l’album sur le site du label BIS Records ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le pianiste Haochen Zhang, en 2016 – Photo : © DR