Amoroso

Les deux grands Sextuors que Brahms composa à trois ans d’écart au début des années 1860 s’échappent des formes classiques : ce sont des sérénades où le foisonnement des cordes aspire à une dimension symphonique. Le travail en vitrail sur les couleurs inspirera à Schönberg ses futurs Kammersymphonie, la fluidité des thèmes, l’enchevêtrement végétal des timbres, le cantabile omniprésent demandent avant même une écouts mutuelle un sens du jeu d’ensemble que les formations de cordes issues des orchestres auront illustrées au disque depuis la gravure des Berlinois pour Philips.

Les six amis du WDR se souviennent de cette lecture qui parait l’Andante du Premier Sextuor d’une teinte tristaneque, mais ils s’en démarquent, chantant plus libre, affirmant le caractère schubertien des variations, distillant un son plus solaire : l’air circule merveilleusement entre leurs pupitres, donnant à cet opus l’éloquence du plein air, l’ardeur symphonique.

Mais ils vont plus loin dans le lyrisme panthéiste qui anime les merveilles lyriques du Sextuor en sol majeur, y déployant des contre-chants savoureux, des apartés fantasques, une fantaisie de ballade absolument libre, heureuse. Ils ont aussi gravé les Quintettes, je rêverais maintenant qu’ils osent les Quatuors.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms
(1833-1897)
Sextuor à cordes No. 1 en si bémol majeur, Op. 18
Sextuor à cordes No. 2 en sol majeur, Op. 36

WDR Symphony Orchestra Cologne Chamber Players

Un album du label Pentatone PTC5186807
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Photo à la une : les 6 instrumentistes cordes de l’Orchestre de la WDR de Cologne présents dans cet album – Photo : © DR