Deux fois l’ultime Sonate (Teldec, Piano 21), tout un disque de pièces brèves (dont les Drei Klavierstücke) pour EMI, Schubert n’encombre pas l’abondante discographie de Cyprien Katsaris ; certains croiront même qu’aucune affinité élective ne se soit tissée entre le pianiste si féru de raretés, au jeu si expansif, et la muse lyrique du compositeur de Rosamunde.

Écoutez seulement le tempo de l’ultime Impromptu. Cyprien Katsaris le transforme en furiant, rappelant le geste visionnaire d’Edwin Fischer, envolant les traits, merveille qui transpose la folie en poésie.

Chaque Impromptu sera relu ainsi drastiquement, si loin du jeu sous abat-jour que tant auront pratiqué, saisissant de relief, d’accents, de cantabile aussi, écoutez seulement le second du premier cahier, la beauté de ce toucher, toujours expressif, la finesse du modelé, l’élégance un peu inquiète du tout, si volatile.

Chaque écoute surprend l’oreille, par l’adéquation avec l’œuvre mais d’abord par la beauté de ce Bechstein, la grâce de l’art qui le meut, heureusement saisis avec simplicité par les micros de Nikolaos Smaltanos.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)
4 Impromptus, Cahier I,
D. 899
4 Impromptus, Cahier II,
D. 935

Cyprien Katsaris, piano

Un album du label Piano 21
P21 059-N
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Photo à la une : le pianiste Cyprien Katsaris –
Photo : © Jean-Baptiste Millot