Désarmant

Le chant nostalgique, hésitant, empli de pudeur et d’émotion à la fois, qu’ose presqu’à la limite du silence Renaud Capuçon dans la cadence du Concerto en sol majeur dit tout de cette nouvelle intégrale.

Le violoniste y résume son art à force de raffinement, d’élégance, si mozartien par la touche, l’accent, la nuance, avec un dédain du brio qui montre l’envers des trois grands concertos. Non plus des œuvres galantes où le soliste doit briller, mais bien de la musique de chambre élargie au jardin comme le fait entendre la merveilleuse musette du Finale du même concerto, où le violoniste s’amuse sans jamais se départir de cette sonorité un rien nostalgique.

Dans l’habillage vermeil des Lausannois, qui l’accompagnent comme pour autant de sérénades, il va au cœur de ces pages, et les hausse au même degré de sensible qui celui qui se trouve plus aisément dans le corpus des Concertos pour piano, y compris pour les deux premiers, plus uniment solaires et s’ébrouant en pur divertissement, mais là encore, quelle élégance, quel charme sans coquetterie.

Oui, décidément, Renaud Capuçon atteint à un nouveau degré dans son art, et il n’est pas indifférent – Sonates comme Concertos – que Mozart le lui ait permis.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et
orchestre No. 1 en si bémol majeur, K. 207

Concerto pour violon et orchestre No. 2 en ré majeur, K. 211
Concerto pour violon et orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216
Concerto pour violon et orchestre No. 4 en ré majeur, K. 218
Concerto pour violon et orchestre No. 5 en la majeur, K. 219 « Turc »
Rondo pour violon et orchestre en ut majeur, K. 373
Adagio pour violon et orchestre en mi majeur, K. 261

Orchestre de Chambre de Lausanne
Renaud Capuçon, violon, direction

Un album de 2 CD du label Deutsche Grammophon 4864067
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Photo à la une : le violoniste Renaud Capuçon –
Photo : © Jean-Christophe Bott