Mon piano pour un orchestre

La surprise du nouvel album de Paul Wee ? La spectaculaire transcription du 20e Concerto de Mozart qu’aura écrite à son usage Charles-Valentin Alkan. Tout un orchestre rentre dans les tuttis, et mieux tout Don Giovanni, Commandeur compris. Tour de force qui transforme le concerto en opéra et le piano en chanteurs. Le pluriel s’impose, tant les exigences techniques sollicitent le pianiste, ses mains certes, mais plus encore son imagination. La cadence de l’Allegro, où Alkan invite les fusées de la Symphonie « Jupiter » est simplement bluffante sous les doigts si brillants de cet impeccable virtuose.

Fatal le couplage avec l’Eroica revisitée par Liszt ? Le compositeur des Rhapsodies hongroises ne cherche pas à en enfermer l’orchestre, il propose des solutions pianistiques, transpose au sens vrai du terme, pensant clavier, et un peu en noir et blanc, ce que le jeu athlétique, sur-puissant de Paul Wee accentue.

C’est un choix, il faut s’y faire ou alors chercher les couleurs et une imagination supplémentaire côté timbres et nuances chez Cyprien Katsaris. Quelque chose me dit que cet album inaugure peut-être une série BeethovenLiszt, puisse Paul Wee songer pour prochain couplage à la toute aussi étonnante transcription du Premier Concerto de Beethoven signée Alkan.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie No. 3 en mi bémol majeur, Op. 55 “Eroica” (transcription Liszt, S. 464/3)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 20 en ré mineur, K. 466 (transcription Alkan)

Paul Wee, piano

Un album du label BIS Records 2615
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Photo à la une : le pianiste Paul Wee – Photo : © DR