Epigone ?

Hiroaki Takenouchi se dévoue à la cause Sterndale Bennett. Après la Sonate qu’il couplait avec les Etudes symphoniques de Schumann, le voilà qui confronte le Septuor à celui de son autre mentor, Mendelssohn.

Deux mondes vraiment, en dehors même de la différence des six instruments à cordes choisis (deux violons chez l’Anglais contre deux altos chez l’Allemand), et chez le tout jeune Sterndale Bennett, encore étudiant à la Royal Academy of Music un lyrisme ombrageux qui pourrait encore une fois faire penser plus à Schumann qu’à Mendelssohn. Lecture poétique avant tout, et parfois un peu prudente – on est au concert et face à une œuvre qui a largement déserté le répertoire, qui expose aussi un style encore incertain, les pages les plus envoûtantes paraissant dans l’Andante grazioso. Mais quel élan tourmenté dans le Finale, et comme Hiroaki Takenouchi en dose à mesure le tumulte.

Le Mendelssohn est plus couru (j’ai en mémoire une version presque trop orchestrale par Werner Haas et les Berlinois), on est quatorze ans après l’œuvre de Sterndale Bennett, et donc dans la jeunesse absolue du compositeur du Songe d’une nuit d’été.

Pourtant l’essentiel du vocabulaire de la maturité y transparait déjà, derrière quelques traits empruntés à Beethoven. La clarté de l’ensemble souligne les transparences de l’écriture, son alacrité, sa fantaisie, le pianiste jouant dans les cordes un concerto d’abord brillant. C’est bien vu, et donne toutes ses chances à un opus trop souvent regardé comme marginal, resté éloigné des salles de concert par l’effectif qu’il requiert.

LE DISQUE DU JOUR

William Sterndale Bennett (1816-1875)
Septuor avec piano en fa dièse mineur, Op. 8
Felix Mendelssohn
Bartholdy
(1809-1847)
Septuor avec piano en
ré majeur, Op. 110

Hiroaki Takenouchi, piano
Membres de Sinfonia Cymru, direction

Un album du label Artalinna ATL-A039
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Photo à la une : le pianiste Hiroaki Takenouchi –
Photo à la une : Jean-Baptiste Millot