Simplicité

Aucun pathos dans l’Allegro du Concerto en ut mineur, rien qui veuille annoncer Beethoven, mais de la pudeur partout, un clavier fluide, un orchestre poète, c’est peu de dire qu’Eric Le Sage, François Leleux et leurs amis de Gälve ne tirent pas la couverture à eux.

L’irruption de l’extravagante cadence signée Fauré n’en fait que la surprise plus étonnante, Le Sage y roucoule les échelles si chères à l’auteur des Barcarolles, tout un autre monde s’ouvre sans que celui de Mozart ne s’efface.

C’est le moment de grâce de ce disque qui sera déjà précieux pour lui, mais les deux Concertos sont admirablement sentis, leur ton de demi-caractère respecté à la lettre, sans rien qui en alourdisse le discours ou l’enfle de sentiments appuyés. Merveilleux Larghetto, pris vif, un peu menuet, et tout le 17e, dans des couleurs d’automne nostalgique est touché par la même évidence.

Premier jalon d’une nouvelle intégrale ? Qui sait…

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et
orchestre No. 24 en ut mineur, K. 491

Concerto pour piano et
orchestre No. 17 en sol majeur, K. 453

Éric Le Sage, piano
Gävle Symfoniorkester
François Leleux, direction

Un album du label Alpha Classics 866
Acheter l’album sur le site du label Alpha Classics ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le pianiste Eric Le Sage – Photo : © DR