Mozart à Prague

La mise en regard est un peu cruelle pour Voříšek, dont la Symphonie en ré sent encore un peu trop son Mannheim. Les foudres du discours, pourtant élargies par le geste d’Herbert Blomstedt, tombent dans le vide, l’œuvre tourne en rond, surtout après les élans impérieux de la Symphonie « Prague ».

Un des Mozart favoris du chef suédois ? Oui. Pourtant, il commence en sourdine, et même en faisant le premier accord un peu « tombé ». Il faudra du temps pour animer le discours, même si je m’émerveille de ces mains qui modèlent les phrasés, retiennent les accents, construisent mesure à mesure cette effervescence qui doit venir et qui viendra, mais pas avant le Finale.

Divin de soie, beau comme un air de Suzanne, l’Andante est pétrie de tendresse que relève un peu d’humour, tout cela prenant son temps. Finale en forme d’opéra. Et dire qu’Herbert Blomstedt ne nous a donné ni les Noces, ni Cosi, tristesse qu’un si grand musicien ait si peu fréquenté l’opéra, et surtout ceux de Mozart.

LE DISQUE DU JOUR


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie No. 38 en ré majeur, K. 504 « Prague »
Jan Václav Voříšek (1791-1825)
Symphonie en ré majeur,
Op. 23

Gewandhausorchester Leipzig
Herbert Blomstedt, direction

Un album du label Accentus Music ACC30574
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le chef d’orchestre Herbert Blomstedt – Photo : © DR