Confidences et pyrotechnies

Dix premières mondiales au disque ! Max Emanuel Cenčić n’en finit pas de découvrir les trésors oubliés de l’opéra napolitain, ressuscitant l’art des castrats mieux que tout autre avant lui.

Affaire de timbre, ample dans le grave, rond dans le médium, éclatant dans des aigus d’une impertinence stupéfiante tout au long de cet album renversant. Le sertissage d’il pomo d’oro dirigé avec flamme et lyrisme par ce petit génie de Maxim Emelyanychev, n’y est pas pour rien, en osmose avec la lyrique pénétrante et la folie virtuose de son chanteur.

Merveille, lorsque Max Emanuel Cenčić se livre à l’élégie (« Dai sur gentil sembiante » du Demetrio de Leonardo Leo), je crois entendre l’écho de sa voix d’enfant, émouvante ombre sonore.

Une surprise à la fin du voyage : le contre-ténor laisse la place à son chef d’orchestre qui, du clavecin, joue et dirige un splendide Concerto pour clavecin de Domenico Auletta dont le texte de Roberto Scoccimarro ne nous dit hélas rien : l’occasion de souligner encore le génie d’Emelyanychev, qu’il soit sur l’estrade ou aux claviers.

LE DISQUE DU JOUR

Arie napoletane

Airs de Nicola Porpora (Polifemo, Germanico in Germania), Leonardo Leo (Demetrio, Scipione nelle Spagne, Siface), Leonardo Vinci (Eraclea), Alessandro Scarlatti (Il prigioniero fortunato, Cambise, Il Tigrane, Massimo Puppieno), Giovanni Battista Pergolesi (L’Olimpiade)
Domenico Auletta (1723-1753)
Concerto pour clavier, cordes et basse continue en ré majeur

Max Emanuel Cenčić, contre-ténor
il pomo d’oro
Maxim Emelyanychev, direction

Un album du label Decca 4788422
Acheter l’album sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le contre-ténor Max Emanuel Cenčić – Photo : © Decca Records