Witold Rowicki est quasi tombé dans l’oubli, Universal n’a pas maintenu sa stupéfiante intégrale des Symphonies de Dvořák gravée pour Philips avec le London Symphony Orchestra, les disques Muza ont disparu, la parution inattendue de cet album Tchaikovski fera pour beaucoup l’effet d’un coup de tonnerre.
La 5e Symphonie est saisissante, sculptée d’un ciseau implacable, emplies d’accents singuliers ; on voit littéralement l’orchestre se ployer sous cette férule qui impose des tempos larges augmentant encore une tension inextinguible. Partout du caractère, et un sens de l’effet qui rappelle les canons esthétiques d’un autre temps, ces rallentandos, ces crescendos inexorables, ce sens de la relance durant tout le Finale, sont inoubliables.
La Pathétique ne l’est pas moins, qui expose une discipline d’orchestre au cordeau, détaillant des atmosphères sinistres jusque dans le molto vivace. Dans le Finale, une amertume mortifère, une ambiance de fin du monde évoquent le geste de Mravinsky.
Formidable Suite de Casse-noisette, entre narration et ballet et toujours cette mise au point fanatique, signature d’un tout grand chef. Vite, d’autres archives !
LE DISQUE DU JOUR
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Symphonie No. 5 en mi mineur, Op. 64, TH 29
Symphonie No. 6 en si mineur, Op. 74, TH 30 « Pathétique »
SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg
Casse-noisette (Suite),
Op. 71a, TH 35
Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart
Witold Rowicki, direction
Un album de 2 CD du label SWR Classic SWR19112CD
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Photo à la une : le chef d’orchestre Witold Rowicki – Photo : © DR