Pétrarque dans le texte

Belle idée d’aller, chez ce que Liszt aura pris de Pétrarque du piano seul au piano avec la voix, de l’épure de musique pure à la vérité du poème. Liszt d’ailleurs s’y prit par deux fois pour marier le baryton et le clavier sur les vers du poète, et à vingt ans d’écart.

La première mouture se coule dans les vers de Pétrarque, la seconde les dit et les dramatise bien plus en les habillant d’un piano autrement rapace, prédicateur, au point qu’il dirige le chant, arde la prosodie. De tout cela Andrè Schuen rend compte avec tout l’art qu’on lui sait (et même une certaine faconde que la langue italienne lui donne et qu’on ne devinait pas dans ses disques consacrés au répertoire germanique). Une façon de se démarquer de Dietrich Fischer-Dieskau, si littéraire ?

Andrè Schuen ne l’est pas moins, même si à l’aigu il n’a pas cette insolence des timbres de son aîné, mais il est heureux qu’il ne l’ait ici pas pris pour modèle, il a tout autre chose à dire et d’abord les affects de Pétrarque.

Au centre, les trois épures pour piano solo, jouées comme des prières par Daniel Heide, l’autre acteur de ce disque parfait et pourtant si singulier.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Liszt (1811-1886)
3 Sonetti del Petrarca, pour voix et piano, S. 270a
Années de Pèlerinage,
Année II, S. 161 (3 extraits : IV. Sonetto 47, V. Sonetto 104, VI. Sonetto 123)

3 Sonetti del Petrarca, pour voix et piano, S. 270b
Oh! Quand je dors, S. 282

Andrè Schuen, baryton
Daniel Heide, piano

Un album du label CAvi-Music 8553472
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Photo à la une : le pianiste Daniel Heide et le baryton Andrè Schuen – Photo : © CAvi-Music