Heureux comme Saint-Saëns

Les Concertos de Saint-Saëns ont de la chance, après des années d’éclipse, ils passionnent les pianistes. En même temps qu’Alexandre Kantorow, Louis Lortie s’engage lui aussi dans une intégrale, par un premier volume surprenant de caractère.

Il faut dire qu’Edward Gardner lui règle un orchestre aussi éloquent qu’inspiré dans lequel son clavier ardent et tonnant trouve bien des échos, autant dans les citations assez Weber du Premier Concerto que dans la grande fantaisie du si couru Deuxième, joué avec une imagination assez incroyable : son mélange de styles, ses constants coq-à-l’âne sont assumés avec un brio charmeur irrésistible et encore une fois, quel orchestre !

La précision de ce piano a quelque chose de carnassier, comme une violence à pâte de velours, un giocoso qui mordrait, et une élégance folle lorsqu’il faut danser ; transformer le Finale du Deuxième en saltarello il fallait l’oser : l’accord avec le chef doit être au millimètre et il l’est !

Jusqu’au difficile et son « néotout », c’est une réussite parfaite qui me laisse impatient de leur futur Concerto « Egyptien ».

LE DISQUE DU JOUR

Camille Saint-Saëns
(1835-1921)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en ré majeur, Op. 17
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 22
Concerto pour piano et orchestre No. 4 en ut mineur, Op.44

Louis Lortie, piano
BBC Philharmonic
Edward Gardner, direction

Un album du label Chandos CHAN20031
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Photo à la une : le pianiste Louis Lortie – Photo : © DR