Cecilia

La discographie de l’Ode à Sainte-CécileHaendel rend un hommage à peine masqué au génie de Purcell, avait-elle besoin d’une nouvelle version ? Même si John Butt ne dispose pas d’une soprano aussi radieuse que Teresa Stich-Randall, Felicity Lott ou Lucy CroweCarolyn Sampson y récidive ici, en petite voix hélas – la réponse est oui.

L’élégance un peu inquiète de l’Ouverture introduit une atmosphère différente, ce sera une vraie ode, lyrique, poétique, et non la célébration solaire que Pinnock proclamait. Le pari était osé, mais comment ne pas entendre que John Butt retrouve les lumières ambigües qu’y peignait Nikolaus Harnoncourt ?

Même fatigué, Ian Bostridge atteint à une vraie émotion, mais pour l’entendre, il faut oublier les perfections d’Anthony Rolfe Johnson et de Richard Croft, ce ne sera pas en vain.

Un chœur ardent et nombreux serait-il l’autre atout de cette lecture plus tendre que festive ? Peut-être, et prenant d’ailleurs à rebours les habitudes du temps. De plage en plage, il y aura beaucoup à glaner dans cette version qui s’éloigne du théâtre et à mesure gagne en spiritualité. L’ajout du Concerto grosso Op. 6 No. 4 lui fait un postlude teinté d’une certaine mélancolie.

LE DISQUE DU JOUR

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Ode for St. Cecilia’s Day, HWV 76
Concerto grosso, Op. 6 No. 4

Carolyn Sampson, soprano
Ian Bostridge, ténor
Chœur de la Radio Polonaise
Dunedin Consort
John Butt, direction

Un album du label Linn Records CKD 578
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Photo à la une : Le claviériste et chef d’orchestre John Butt – Photo : © DR