Une pagode javanaise, un blues, une musique blanche et modale comme du Satie, une « tziganerie » mélancolique, une pincée de Pologne façon Szymanowski, le piano qui dort et rêve dans un été silencieux comme du Mompou, Alexandre Tansman avait bien raison d’aimer tant ses Novelettes que Danny Zelibor enregistre en première mondiale dans leur intégralité, ouvrant avec elles le second volume de l’intégrale de l’œuvre de piano.

1936, les fabuleuses années trente où le génie de Tansman se sédimente, où sa langue versicolore se défait de la gangue stravinskienne qui encombre encore les Pièces faciles sur des mélodies populaires polonaises (1917-1924), musique de trop peu, plus à jouer qu’à entendre.

Absolument stravinskienne, la Suite dans le style ancien se moque, persiffle, pleine d’angles, elle est tout de même très joliment écrite (la Gavotte !), mais comme je préfère l’inspiration nonchalante, si libre des Trois préludes en forme de blues !, que Danny Zelibor murmure avec quelque chose dans l’intonation d’une Billie Holiday. C’est merveille d’entendre son toucher profond, son chant si naturel trouver les secrets de ces musiques de presque rien si émouvantes.

Vite, la suite !

LE DISQUE DU JOUR

Alexandre Tansman (1897-1986)
L’œuvre pour piano, Vol. 2

8 Novelettes
3 Préludes en forme de blues
20 Pièces faciles sur des mélodies populaires polonaises
Suite dans le style ancien

Danny Zelibor, piano

Un album du label Toccata Classics POCC0265
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Photo à la une : Le pianiste Danny Zelibor – Photo : © DR