L’autre Brahms

Le catalogue de Max Bruch, si divers, disparaît toujours derrière deux opus concertants, la Fantaisie écossaise et le Premier Concerto pour violon. Pourtant, son métier, son art s’exaltent plus encore dans ses magnifiques partitions pour la chambre.

Bonheur, les Nash regroupent trois œuvres de la maturité : les deux Quintettes datent de 1918, l’impressionnant Octuor de l’année même de la mort du compositeur, la profondeur des mélodies – déchirantes parfois comme celle qui ouvre l’Octuor – l’intensité du travail polyphonique, la tension du discours, et partout cette science d’une harmonie profuse mais claire, font irrésistiblement penser à Brahms : même degré d’art, même sens de la forme. Mais là où Brahms entrevoit la musique du futur, Bruch réaffirme avec hauteur l’essence même de l’art germanique dans un romantisme intangible.

Les Nash l’assument dans leurs interprétations fiévreuses, magnifiant ce triptyque saisissant qui est le testament spirituel d’un musicien de première grandeur, dont il faut enfin prendre la mesure. Prise de son magnifique, qui vous place au centre de ce jeu si dense, si étreignant.

LE DISQUE DU JOUR

Max Bruch (1838-1920)
Quintette à cordes No. 1
en mi bémol majeur, Op. posth.

Quintette à cordes No. 2
en la mineur, Op. posth.

Octuor à cordes en si bémol majeur, Op. posth.

The Nash Ensemble

Un album du label Hypérion CDA68168
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Photo à la une : © DR